A quoi servent les syndicats

A la veille d'une (nouvelle) journée de grève, on peut légitimement se poser la question ! Alors que le texte de loi a d'ores et déjà été adopté par l'Assemblée Nationale, sans qu'aucune avancée sociale n'ait été obtenue (ni sur la pénibilité, ni sur les carrières longues, ni sur le travail des femmes), cette journée n'arrive-t-elle pas largement après la bagarre. Ce n'est pas du côté des gesticulations socialistes, plus occupés à désigner leur candidat pour 2012 qu'à nous proposer une alternative sociale et sociétale crédible, que le salut viendra ! Aujourd'hui, quand Chérèque fait le keke sur France Inter en annonçant, sur la base des informations provenant de ses sections, une mobilisation sans précédent, il nous démontre toute l'étendue de son incompétence. N'est-ce pas lui qui, il y a quelques années, était favorable au "SMIC-jeune", une idée lumineuse qui permettait d'embaucher un Bac+2 débutant pour un salaire équivalent à 80 % du SMIC ? Sait-il que 80 % des salariés travaillent dans un désert syndical ? Là où les sections syndicales n'existent pas : moins de 20 salariés, pas de représentant ni délégué syndical ! Est-il réellement informé des changements dans le monde du travail ? Il y a bien longtemps qu'on a remplacé le prolétariat ouvrier du milieu du XX° siècle par un pâle ersatz de "bureliers", occupant des fonctions similaires derrière un écran d'ordinateur.
Connait-il les conditions des télétravailleurs, des centres d'appel ou des pools de bureau, ... de tous ces nouveaux concepts qui individualisent encore plus le salarié, qui le désociabilisent et les coupent d'une information sur leurs droits (au travail).. Bien sur, nos syndicats occupent régulièrement le paysage audio-visuel, tantôt chez Denisot, le Drucker (de gauche ???) de Canal +, tantôt chez Ruquier, donnant la réplique à Seymour et Nolleau, une certaine "jeunesse française".
Ont-ils encore une représentativité et un avenir ? Sur une base purement statistique, qui indique que seul 5 % de la population active est syndiquée, la réponse est clairement "non". Gageons qu'un retournement de comportement et de situation est toujours possible ... et espéré. Bruno