C’est habité (Werner Lambersy)

Par Arbrealettres


Le corps a beau oublier
jeter dessus pelisses
voluptés d’astrakan et de loutres
puis bâches
rudes toiles de tente
et même la mort par pelletées
de mottes grasses

Rien n’y fait
l’âme tire aux coutures
faufile sa lumière entre les fentes

Et c’est comme une maison
qui s’allume le soir
sous les portes et les volets


dans la nuit de nos égarements
c’est habité


dans les ténèbres du beau
brûle un feu bien présent

(Werner Lambersy)


Illustration: Suzanne Clairac