Extension du domaine de la lutte - Michel HOUELLEBECQ

J'ai lu, 2010, 155 pages

Ville de banlieue, chambre anonyme, petit travail, salaire correct, peu d'intérêt, pas d'amis, de vagues relations. Aucune envie, plus de désir, quelques habitudes.

C'est tout un monde de désespoir et de non-sens qui s'ouvre en même temps que commence ce roman des perdants et des abandonnés, ceux qui ont érigé la routine en mode de vie, le renoncement en principe, le défaitisme en valeur.

On pourrait en rester là : mais l'auteur va tellement loin dans sa peinture clinique, crue, désenchantée, qu'on relève la tête et le défi. Plus que son antihéros, en tout cas : c'est du moins ce qu'il faut se souhaiter...

Mon avis :

Toujours l'univers de Houellebecq, même si dans cette réédition de cet ancien roman, il est plus condensé, mais aussi plus désespéré.

La manipulation du collègue est un grand moment qui m'a fait bizarrement penser à "L'Etranger" de Camus : tuer quelqu'un sans rime ni raison. Sauf que dans ce livre-ci nous assistons à l'avant-crime.

Bien évidemment, je ne partage pas toute sa théorie sur le libéralisme économique, et encore moins sexuel - et surtout sa vision des femmes.

Lu pour le blogo-club de septembre (avec beaucoup de retard)

ayant pour thème les Prix Goncourt....