Quelques ligne d’anthologie sur le thème du “quand une femme dit non, ça veut dire oui” le plus primaire : “Pour que l’attaquant soit victorieux, il faut que l’attaqué le permette ou l’ordonne ; car que de moyens adroits n’a-t-il pas pour forcer l’agresseur d’user de force! Le plus libre et le plus doux de tous les actes n’admet point de violence réelle, la nature et la raison s’y opposent : la nature, en ce qu’elle a pourvu le plus faible d’autant de force qu’il en faut pour résister quand il lui plaît ; la raison, en ce qu’une violence réelle est non seulement le plus brutal de tous les actes, mais le plus contraire à sa fin (…).”
Et il ajoute en note : “J’ai déjà remarqué que les refus de simagrée et d’agacerie sont communs à presque toutes les femelles, même parmi les animaux, et même quand elles sont plus disposées à se rendre ; il faut n’avoir jamais observé leur manège pour disconvenir de cela”.
On remarquera en passant que le terme de “femelles” désigne aussi les femmes, puisque Rousseau précise “même parmi les animaux”.
On est davantage dans le fantasme masculin de la femme que dans un raisonnement philosophique… Et ce déni de la réalité des violences sexuelles est si aberrant qu’il se passe presque de commentaire.
Rousseau, pour sa part, en ajoute un : “Le progrès des lumières acquises par nos vices a beaucoup changé sur ce point les anciennes opinions parmi nous, et l’on ne parle plus guère de violences depuis qu’elles sont si peu nécessaires et que les hommes n’y croient plus “.