Moi, à part quelques films exceptionnels, je ne suis pas fan. Je n'ai donc pas été déçue de son dernier ouvrage, livré avec un avertissement au public : "Ceci est mon 43° film en cinquante ans de carrière, je le dédie à mon fidèle public....bla, bla, bla."
Dès le début, on se dit que celui-là, en forme de fresque historique et synthèse des références personnelles de l'auteur, ressemble un peu à un patchwork d'images et de scènes déjà vues ailleurs et sans doute admirées. Je citerai en vrac Les sentiers de la gloire, le Pianiste, Il faut sauver le soldat Ryan, Jules et Jim, Inglorious bastards, To be or not to be, La chute.....sans compter les extraits de films d'époque avec une prédilection pour le couple Gabin-Morgan et l'inévitable "atmosphère" d'Arletty face à Louis Jouvet. Certaines allusions sont transparentes comme cette mère et ses deux filles, le brillant avocat rescapé des camps...on pense au destin de Simone Veil...
L'histoire - ténue et peu vraisemblable - est celle d'Ilva, une femme qui tombe amoureuse trop vite et sans réfléchir, à une époque où cela peut coûter très cher. Elle s'en tirera tout de même fort bien, tout comme la jeune comédienne Audrey Dana - presque aussi jolie que Mélanie Laurent - pleine de sensibilité dans plusieurs registres.
Le casting du film est intéressant : Judith Magre, le fantôme de Charles Denner, Anouk Aimée (toujours), Dominique Pinon, Samuel Labarthe, Liane Foly qui chante à merveille à la manière d'Arletty, Raphaël....C'est à la mode de faire tourner des chanteurs.
Donc, je me suis ennuyée pendant la première partie du mélo, jusqu'à ce que l'intrigue se transforme en comédie musicale. Cela "bascule" avec une chanson peu connue de Georges Brassens. Et là, j'ai trouvé le film, tournant au mélo musical, excellent. On y va tous de sa petite larme jusqu'au happy end. On déguste la rétrospective des acteurs fétiches de Claude Lelouch (comme au festival de Cannes, mais certains sont heureusement encore vivants), on accepte l'auto-référence et l'auto-citation. Après tout, c'est du Lelouch.....
Bref, je ne m'étonnerais pas de voir ce film transformé en "musical" à Broadway un de ces jours.