Harkis, Hors la Loi, Documentaire, déchaînent les mémoires…

Publié le 22 septembre 2010 par Harki45

Harkis, Hors la Loi, Documentaire, déchaîne les mémoires…

Je n’ai pas encore vu ce film mais je n’y manquerai pas car vaut mieux voir pas soi-même et juger de la pertinence du film de Rachid BOUCHAREB.

A mes yeux, il faut savoir dissocier le drame évoqué par le réalisateur et les intéressés sur cette période douloureuse de l’histoire. Lorsque le film « Hors la Loi » a été dévoilé à Cannes, le 21 juin 2010, une manifestation regroupant un certain nombre de personnes (Peut être d’anciens combattants, peut être d’anciens harkis, peut être des pieds-noirs et députés) ont défilé sur la Croisette. Dénonçant le film que personne n’avait vu, n’est ce pas plus qu’il n’en fallait pour ne pas se faire remarqué. Ce qui me choque ce n’est pas de constater, ou bien d’être d’accord ou non mais de juger sur la pertinence du film avant même la sortie du film.

Un tapage qui me laisse perplexe…

Nous y sommes, parlons-en, débattons! Hors-la-loi sort aujourd’hui et un débat peut dorénavant commencer et puis-je dire s’imposer.

Lorsque j’aurai vu le film je me permettrai de juger de ce qui relève de l’anachronisme, des énormités, des erreurs qui me semblent contraire à ceux qu’auraient vécus certains mais je tiendrai compte de la subjectivité de l’auteur dans son œuvre. Car les films qui racontent une période de notre histoire peuvent susciter des interrogations lorsqu’il s’agit de montrer une seule vision. En l’occurrence, si le film dont le propos est conforme en tous points au récit officiel Algérien et à l’histoire racontée dans les manuels scolaires, je comprendrai l’amertume et la colère des rapatriés.

L’histoire nous montre que les écrits ne sont et ne peuvent être au singulier, on se doit de débattre, d’argumenter et de justifier sous formes d’exemples afin que la lumière, toute la lumière soit faite sur cette période sombre de l’histoire des deux rives de la méditerranée.

Le rôle du pouvoir politique français qui savait et avait laissé faire, le mépris des accords signés par ses représentants qui a conduit au massacre de milliers de personnes, les inégalités faites aux indigènes ne doit pas justifier d’une haine aveugle et disproportionnée, mais au moins de tenter d’expliquer.

Pour ma part, ce film projeté en France et en Algérie, subventionné par la France et l’Algérie ne peut s’inscrire dans la ligne de l’histoire officielle d’un seul régime. Si l’œuvre d’un réalisateur franco-algérien, un homme qui a la double-nationalité, qui réalise une coproduction de la France et de l’Algérie doit inspirer et espérer que son travail soit un pont entre les deux mémoires, un récit commun. On ne peut se permettre le double langage et dire «  Je ne veux pas prendre l’histoire à ma charge, moi, je fais du cinéma » et dire « Avec mon film, on va rétablir la vérité, tout sortir des placards ». On se demande, si la double nationalité n’est pas un frein d’intégration.

Un film peut permettre un débat d'idées avec tous les points de vue, à condition que ceux qui ont été au centre des événements aient leur mot à dire. Car, ils sont aussi la mémoire vivante, et donc confronter les mémoires dans le respect de chacun. Aujourd’hui, il y a encore des témoins vivants qui demandent à raconter leur histoire, leur vérité, sur la guerre d’Algérie.