Avant le tsunami humain et médiatique (en partie déjà commencé) de l’exposition Monet au Grand Palais, j’ai été voir «Monet et l'Abstraction» au musée Marmottant. Une exposition intelligente et belle, mettant en parallèle plusieurs œuvres de Claude Monet et celles d'artistes qui s’en sont inspirés (Kandinsky, Joan Mitchell, Pollock, Ritcher....) montrant ainsi la contribution incontournable et fondamentale de Claude Monet à l'Art Abstrait.
Au détour de la visite, découverte de deux tableaux de Monet : «Bras de Seine, près de Giverny, soleil levant» (1897) et «Charing Cross Bridge» (1899).
Dans ces 2 tableaux, la lumière est à l’état pur tant les formes sont suggérées. Un fantôme d’image, dans une sorte de désaturation qui m’a fait pensé à l'image obtenue par les cameras numériques qui fournissent en sortie une image logarithmique 10 bits (Panasonic Genesis, Sony F23 entre autre..). Etrange résonance entre peinture et numérique. Vibrations de la création se propageant d’époque en époque.
Formes diaphanes, couleurs en apesanteur, ces deux tableaux donnent à percevoir une réalité en révélation, une réalité adolescente. Une image si fragile que l’on n’ose la regarder de peur de l’effacer. Une image si fragile mais pourtant si présente, si forte, si prégnante dans la sensation qu’elle procure, dans la réalité qu’elle impose. La matière s’estompe devant la lumière, et nos yeux deviennent capteurs d’âme.