Mis en place à la rentrée 2010, le programme expérimental Clair (Collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) doit permettre aux chefs d’établissements de mettre en place différentes actions pour améliorer le climat scolaire et faire chuter les actes de violence
Le programme en Clair
Les objectifs du programme Clair sont multiples : améliorer un climat scolaire parfois difficile, favoriser l’égalité des chances et renforcer la stabilité des équipes pédagogiques.
Si les moyens d’atteindre ces objectifs sont nombreux (nouvelle organisation du temps scolaire, aide à la définition du projet professionnel, suivi éducatif des élèves renforcé, etc.), la mesure la plus spectaculaire est l’opportunité donnée aux chefs d’établissement de recruter les professeurs de leur choix.
Annoncé en avril dernier à la fin des Etats généraux de la sécurité à l’école, le dispositif a fait son arrivée en septembre dans 105 établissements, collèges et lycées confondus.
La méfiance des syndicats de professeurs
Pour le Snes, le syndicat majoritaire des enseignants, la mise en place de ce programme est avant tout « un galon d’essai pour le ministre pour détruire le statut des enseignants ».
Frédérique Rollet, porte-parole du syndicat, dénonce « la mise en place d’un pilotage par le haut et la volonté d’abandonner l’éducation priorité. Les équipes pédagogiques sont favorables aux expérimentations mais pas dans ce cadre. Avec le programme CLAIR, ce ne sont pas eux les acteurs », rajoute la porte-parole.
Le Snes s’inquiète de la création d’échelon intermédiaire entre les enseignants et la direction des établissements et craint une mise en place d’un système de plus en plus décentralisé.
Malgré la méfiance des profs, le dispositif devrait être étendu à la rentrée 2011.
Emilie Hurel