Des activistes de Greenpeace occupent un bateau de forage géant appartenant à Chevron ancré à environ 1,5 km des îles Shetlands, au Royaume Uni, afin d’empêcher le lancement d’un forage en eaux profondes dans cette zone écologique sensible, frontière avec l’océan Atlantic.
Victor accroché sur l'ancre du Stena Carron
Après rejoint le Stean Caron, navire de forage long de 228m à bord de zodiacs, Victor Rask et Anais Schneider ont escaladé la chaîne de l’ancre et sont désormais suspendus 5 mètres au dessus des vagues dans une tente attachée par des cordes, rendant impossible tout mouvement du bateau.
L’opérateur de cette plateforme mobile géante, le Stena Carron, est le géant de l’énergie américain Chevron. Ce navire est censé se rendre sur un site à 200km au Nord des îles Shetland où il doit forer un puits exploratoire à 500 mètres de profondeur.
Depuis la catastrophe provoquée par BP dans le golfe du Mexique, de nombreuses voix demandant une interdiction des forages en eaux profondes se font entendre partout dans le monde.
Les deux activistes présents sur le navire Chevron, étaient à bord de l’Esperanza lors du bloquage du très controversé forage exploratoire de la compagnie écossaise Cairn Energy dans la région Arctique, plus précisément dans la mer de Baffin, à l’ouest du Groenland.
Anais, activiste de 29 ans, racontait ce matin, grâce à un téléphone satellite et alors qu’elle était déjà accrochée cinq mètres au dessus des eaux : «C’est incroyable d’être suspendue comme ça, à une chaîne d’ancrage, l’anneau auquel je suis suspendu fait ma taille, cette plateforme de forage de Chevron est la chose la plus immense que j’ai jamais vue en mer. Nous allons tenter d’empêcher ce forage le plus longtemps possible. Les îles Shetlands sont un endroit magnifique. Une marée noire comparable à celle du Golfe du Mexique dévasterait la mer du Nord».
Les ministres de l’environnement des pays bordant la Mer du Nord en réunion en Norvège
Cette occupation se dérouledeux jours avant la réunion des ministres de l’Environnement des pays bordant la mer du nord, à Bergen, en Norvège sous l’égide de la convention OSPAR (Convention Oslo-Paris ou Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est). Ils doivent y discuter de la proposition allemande d’interdire de nouveaux forages en eaux profondes.
Greenpeace France a appelé Jean-Louis Borloo à soutenir la proposition allemande à cette occasion, alors que le gouvernement anglais a prévu d’envoyer deux ministres pour bloquer cette proposition.
Ces forages ne font que prolonger la dépendance au pétrole
La zone ouest des Shetland abriterait entre 2 et 4 milliards de barils d’équivalent pétrole et gaz. BP opère déjà dans trois zones gazières et pétrolières dans la zone à environ 500 mètres de profondeur. Et le groupe britannique confirme qu’il projette de forer encore plus profond un potentiel champ appelé Cardhu, à quelques kilomètres au sud de celui de Chevron.
Si nous laissons les groupes pétroliers chercher de nouvelles ressources de pétrole toujours plus profondes et plus risquées, nous allons droit vers d’autres « Golfe du Mexique ». A plus de 500 mètres de profondeur, les interventions en cas d’accident sont très longues et très complexes. C’est pourquoi il faut une interdiction générale des forages en eaux profondes, à commencer par la mer du Nord cette semaine à Bergen.
Suivre l’action en direct sur le site : http://www.gobeyondoil.org/