Je sais que vous attendez tous avec impatience que je vous parle de Budapest, mais figurez vous qu'un événement de plus grande importance s'est produit dans ma vie entre temps : mon Kitchenaid est arrivé. Ceux qui se souviennent que je l'ai commandé à Noël et reçu en août comprendront que c'est un réel événement. Et puis ça me permet d'annoncer doucement la recette qui va suivre (transition de fou). Mais chaque chose en son temps.
Donc mon Kitchenaid, mon chat et moi, nous sommes installés à quelques minutes à pied du Danube dans un petit appartemen cozy qui n'a rien à envier à mes logements chinois. Côté cuisine, j'ai hérité d'un espace lumineux et assez grand et gagné en équipement avec quatre plaques en vitrocéramique et un vrai four taille adulte (youhou !). J'ai seulement perdu le congélateur (et ça va me manquer) ainsi que les cafards dans les placards (qui vont moins me manquer, en revanche...)
Une mauvaise langue m'avait dit que je quittais le pays du canard laqué pour aller au pays du cochon grillé. J'ai surtout quitté le pays où les desserts n'existent pas pour arriver dans le temple de la pâtisserie. Et attention, ici, on ne rigole pas avec le gâteau. Moins de 3 couches de crème ? Eliminé. Seulement 5 cm de garniture fondante sur la génoise ? Eliminé. Moins de 8000 calories la part ? Eliminé. Ici, il faut des fonds de tartes croustillants, des génoises moelleuses, des superpositions titanesques, des crèmes épaisses et légères à la fois, du chocolat, du pavot, des noix, de la vanille. Et puis des portions de géant gigantesque et glouton, comme si la part de gateau devait te faire la semaine sans rien manger d'autre à côté.
Chez Cziniel par exemple, on ne fait pas du tiramisu, mais de la charlotte au tiramisu en garnissant une épaisse muraille de biscuits à la cuillères fondants d'une couche de tiramisu épais et largement saupoudré de chocolat. Chez Gerbeaud, le gâteau au Marzipan contient 3 couches de marzipan (dont je rafole) et 7 de chocolat intercalées. Chez Auguszt, la crème pâtissière est si bonne que je m'arrête pour en manger une part en sortant des cours, juste avant de rentrer déjeuner. Et pour finir, au resto U de l'université, on sert le gâteau dans une grande assiette totalement remplie que l'on arrose de deux louches de chocolat fondu. Deux louches, la tête de ma mère j'mens pas.
Vous comprendrez mieux pourquoi, malgré un désamour certain pour la course à pied, je me suis mise à faire du footing le long du Danube. Just in case.
Pour équilibrer mes repas, j'ai donc décidé de faire de la brioche maison.
La recette provient de chez Le meilleur du chef , je vous laisse la consulter directement sur le site si elle vous intéresse : il faut avoir du temps et de la patience pour obtenir un résultat satisfaisant et j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour réussir cette petite merveille. J'en ai fait pour un régiment, du coup je mange de la brioche sèche depuis 4 jours, mais c'est très très bon.
Variantes de l'Ingrédient manquant :
- sans le beurre salé : j'ai utilisé seulement du beurre doux car mon supermarché hongrois de proximité n'en avait pas (ou alors je n'ai pas compris l'étiquette, vu que pour l'instant je ne comprends rien). Depuis, j'en ai trouvé dans une grande surface de marque française, mais je vais d'abord finir mes 20 kg de brioche avant de refaire une fournée. J'ai mis deux fois plus de sel que ce qui est indiqué dans la recette pour compenser, mais je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Le goût est un peu âcre et la brioche est plus écœurante.
- avec de la levure plus très fraîche : j'ai utilisé de la levure fraîche achetée il y a ... fiou ! longtemps, et la brioche n'a pas aussi bien gonflé que ce que j'aurais aimé. En tout cas, elle a gonflé au dernier moment, me faisant peur avec un suspense insoutenable pendant 24h (il y avait même la musique des dents de la mer tellement).
Je vous laisse avec quelques photos des bains Gellert :
Les bains Gellert
...Surabondant ! On ne sait que ressentir à la description de ces sur-pâtisseries, qui ne craignent point le pléonasme, la pléthore, et qui, pour ces (dé)raisons-même nous font honteusement saliver, puis friser un vague écoeurement protestataire...C'est un vrai plaisir en soi que de suivre ces péripèties, périples, périgrinations, tribulations, ces installations cuisinesques contrastées, et tout, et tout!
Que voila encore de la tentante brioche, presque
frugale, au regard de ses soeurs les pâtisseries
-à-couches ! Mais rassure-moi: ces reliefs un peu
"secs", tu les trempe dans du thé (sans sucre), ou du café ?...Pas à la viennoise, avec du...Cho-
colat (oups, je vais vomir...)...
Ne dépense pas TOUT ton argent dans ce déluge-délice...Prévois un renouvellement intégral de
ta garde-robe (une taille par semestre me semble
envisageable)et un sérieux budget chaussures de sport...Je compatis, envieusement! Avec du thé, absolument ! Je ne suis pas une grande fan de café, qui pourtant doit tres bien se marier avec ces patisseries. Quant au chocolat chaud, j'aime beaucoup, mais c'est vrai qu'avec une patisserie aussi riche, ce serait carrement l'overdose !!! Hhhhaaannn ! Une tasse Julius Meinl !!!!
Pardon. C'est l'émotion. Je ne me suis pas encore remise de mon séjour viennois.
Jamais mis les pieds à Budapest, mais je pense que je ne serais pas dépaysée, côté pâtisseries :-)