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Né Michel Gérard Joseph Colucci 4 mois après la libération de Paris, il perd son père presqu'aussitôt, à l'âge de 3 ans, quand celui-ci meurt d'une poliomyélite.
Sa mère se trouve de petits emplois qu’elle doit parfois cumuler pour gagner un salaire de misère.
Le travail scolaire ne le passionne pas. Il préfère trainer avec ses amis et il fait rire ses camarades de classe en tenant tête aux professeurs. Son parcours scolaire s’arrête au primaire.
Avec sa bande d'amis, il préfère vivre de petites délinquances jusqu'au jour où il se fait tirer dessus en tentant de vouloir voler une sacoche à une dame.
Télégraphiste, céramiste, garçon de café, livreur, apprenti-photographe, sous-préparateur en pharmacie, photostoppeur, aide-pompiste, assistant de marchand de fruit et légumes ou encore fleuriste; Il s'essaie à de petits boulots, qu'il n'arrive pas à garder bien longtemps.
À la recherche d’une autre vie que celle que lui réserve la cité de Montrouge où il grandit, il choisit de traîner dans Paris. Il travaille un temps chez un fleuriste de l’île de la Cité. En 1964, il est incorporé dans le 60e régiment d'infanterie de Lons-le-Saunier, où il fait de la prison pour insubordination. De retour à la vie civile, il travaille comme fleuriste avec sa mère à la boutique qu'elle vient d'ouvrir dans le quartier de la Gare de Lyon. Toutefois, il estime ce travail peu intéressant et le quitte brutalement, ce qui lui vaut de se brouiller provisoirement avec sa mère.
Grand fan des Beatles, de Johnny Halliday, des Chaussettes Noires, d’Elvis Presley et de George Brassens, entre 1966 et 1967, il décide de se lancer dans la musique. il interprète certaines chansons de Boby Lapointe, Boris Vian, Georges Brassens, Léo Ferré ou encore Yves Montand, aux terrasses des cafés des quartiers de la Constrescarpe et de Saint-Michel.
Il se rapproche ensuite du monde des cabarets. Tout en assumant un travail de plongeur (dans la restauration), il se produit sur la scène du cabaret Chez Bernadette, dans le quartier de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris. Il y fait la connaissance de Georges Moustaki, lequel l'héberge et le soutient financièrement. Toujours à Paris, il se produit dans d'autres cabarets : La Galerie 55 rue de Seine, Le Port du Salut rue Saint Jacques ou La Vieille Grille rue du Puits-de-l'Ermite.
Il est présent dès l'origine du Café de la Gare, inauguré officiellement le 12 juin 1969. Ce lieu symbole du café-théâtre réunit une bande de jeunes comédiens dont beaucoup deviendront célèbres, tels que Patrick Dewaere, Henri Guybet, Miou-Miou, Martin Lamotte... Parmi les parrains du Café de la Gare on retrouve Georges Moustaki, Raymond Devos, Jean Ferrat, Jacques Brel, Leni Escudero, Pierre Perret, Jean Yanne et l'équipe de la revue Hara-Kiri. Plus tard, Gérard Lanvin, Renaud Séchan, Rufus, Diane Kurys, Coline Serreau, Anémone, Gérard Depardieu, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko ou encore Gérard Jugnot vont rejoindre la nouvelle troupe ou y faire une collaboration ponctuelle. Nait la troupe du Splendid.
Suite à ses problèmes d'alcool qui, selon ses proches, le rendent exécrable voire violent, il se voit contraint de quitter la troupe en 1970
L'année suivante, il fonde une autre troupe: Au vrai chic parisien - Théâtre vulgaire, puis: Le vrai chic parisien. Le premier spectacle s'intitule Thérèse est triste, avec une affiche réalisée par son ami Jean-Marc Reiser.
Il rencontre à cette période sa future épouse Véronique Kantor, alors étudiante de « bonne famille » qui se destine au journalisme. Il l'épousera en 1975. Ils ont deux garçons, prénommés Romain en 1972 et Marius en 1976.
Toujours à cause de son comportement et de ses dépendances, il quitte sa troupe une nouvelle fois et se lance dans une carrière solo.
Son premier sketch, C'est l'histoire d'un mec, tourne en dérision la difficulté de raconter une histoire drôle. Ses sketches suivants lui valent rapidement un succès populaire qui ne se démentira plus. Il invente pour les années 1970 une image de pauvre urbain, bonne pâte mais à court d'idées, empêtré dans les mots, raciste faute de mieux, ballotté par la publicité et les jeux radiophoniques. Il revendique sa grossièreté, toujours grossier, mais jamais vulgaire.
En 1974, il se produit à L'Olympia dans le spectacle Mes Adieux au music-hall. En 1975, il est en tournée à travers la France, lorsque toutes les radios diffusent son pastiche du jeu télévisé de Guy Lux, le Schmilblick. En 1976, il remonte la pièce Ginette Lacaze à l'Élysée Montmartre avec les comédiens du Splendid, auxquels il a offert des mobylettes pour leurs déplacements entre deux scènes parisiennes ou les tournages. En plus de sa carrière de comique au théâtre, il joue à cette époque dans plusieurs comédies à succès au cinéma, dont L'Aile ou la Cuisse en 1976 avec Louis de Funès, Claude Gensac et Marcel Dalio sous la direction de Claude Zidi. En 1978 et en 1979, il co-anime avec Robert Willar et Gérard Lanvin l'émission On n'est pas là pour se faire Engueuler sur Europe 1, mais son ton provocateur le fait renvoyer.
Embauché sur une autre station en janvier 1980, il se fait également renvoyer après seulement douze jours, après avoir pris l'antenne par un "Bonjour, nous sommes en direct du rocher aux putes". Il participe au lancement de la station radio RFM fondée par le journaliste Patrick Meyer en 1981. cette station qui a de gros moyens de diffusion, dérange le pouvoir et sera brouillée durant plusieurs années. Coluche restera trois mois à l'antenne.
Le 30 octobre 1980, il organise une conférence de presse où il annonce son intention de se présenter à l'élection présidentielle de 1981, avec des slogans tels que " Avant moi, la France était coupée en deux. Maintenant elle sera pliée en 4". Ceci dérange grandement François Mitterand et les gens qui se disent "sérieux" pour la présidence. On tente par tous les moyens de dissuader Coluche. On salit son nom en déterrant les affres de son passé. Quand on assassine de deux balles dans la tête son régisseur René Gorlin, Coluche est convaincu que cette mort est liée à sa candidature. En vérité, le meurtre n’a rien à voir. Après une semaine d’enquête, la police l’a compris mais décide de ne rien dire à l’artiste. Coluche est maintenant vulnérable et les policiers en profitent pour lui faire comprendre qu’il peut être le prochain sur la liste. Deux jours plus tard, Coluche reçoit une lettre anonyme écrite grâce à des mots découpés dans du papier journal. Cette lettre dit : « Coluche attention à la mort ». Les auteurs de cette lettre ne sont autres que les policiers. Ils veulent faire croire qu’ils pourraient aller plus loin. Coluche a peur. La police enfonce encore le clou : 6 ans avant sa mort à moto, pure coïncidence, les policiers appellent l’humoriste pour lui expliquer que sa passion pour les deux roues pourrait lui être fatale. Pour ce faire, ils lui disent qu’il pourrait déraper même sur une route qui n’est pas mouillée. Harcèlement téléphonique, lettres de menace de mort, censure, après 5 mois de campagne, Coluche est à bout. Il décide de tout arrêter et invite une centaine de journalistes. Il dit clairement que comme ça ne le fait plus marrer, il préfère arrêter. (Plusieurs semaines après on apprendra que c’était la femme de Gorlin qui l’avait tué.)
Une certaine censure va s’exercer à son encontre, notamment à la télévision, où il ne sera plus invité.
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Il divorce en décembre 1981. Lors d'une édition spéciale, il pose en photo pour le magazine satirique Hara-kiri avec une carabine 22 Long Rifle qu'il offrira à son meilleur ami, Patrick Dewaere. Durant cette période d'errance, il vit en Guadeloupe où il s'adonne à sa passion : fabriquer des chaussures. Il invite Elsa (de son vrai nom Élisabeth Malvina Chalier, l'épouse de Patrick Dewaere à le rejoindre sur l'île. Celle-ci quitte alors son mari pour rejoindre Coluche.
Durant la même période, Coluche doit tourner, sur l'insistance de Bertrand Blier, le film La Femme de mon Pote avec Patrick Dewaere et Miou-Miou (qui fut également la compagne de ce dernier). Le scénario s'inspire sensiblement de faits réels et de l'intimité qui unit ces trois acteurs.
Le 16 juillet 1982, Patrick Dewaere se suicide, déprimé après le départ de sa compagne, en se tirant une balle dans la tête avec la carabine que Coluche lui avait donnée. Michel Colucci sombre de plus en plus dans la dépression, l'alcool et la drogue.
En tant qu'acteur, la consécration vient avec le film Tchao Pantin en 1983 de Claude Berri, où il joue le rôle dramatique d'un pompiste meurtri, rôle pas si différent de la vie qu'il mène alors. Il obtient le César du meilleur acteur en 1984.
En 1985, il anime avec Guy Bedos le concert de SOS Racisme place de la Concorde. De même, il organise un gigantesque canular : les télévisions et la France entière peuvent assister au mariage de Coluche et de Thierry Le Luron, « pour le meilleur et pour le rire ». C'est une vision avant-gardiste autour du mariage homosexuel.
Prenant conscience de grosses défaillances dans l'entraide française envers les plus démunis en 1985, il lance l'idée des Restos du Cœur sur Europe 1. Il s'engage contre la famine en Éthiopie en chantant SOS Éthiopie avec l'association Chanteurs sans frontières, composée de chanteurs français célèbres des années 1980.
Passionné de sports mécaniques, il s'engage dans la course Paris-Dakar. Il bat aussi le record du monde à moto de vitesse du kilomètre lancé sur piste, il atteint 252,087 km/h.
Il est également à l'origine d'une loi (dite « Loi Coluche », votée deux ans après sa mort) qui permet à un donateur à des organismes d’aide aux personnes en difficulté de déduire une partie de son don de ses impôts.
Sa célèbre salopette lui avait été donnée par le mouvement Emmaüs. Devenu célèbre, il renvoya l'ascenseur en remettant un chèque d'un montant élevé[10] à l’Abbé Pierre pour ce mouvement.
Pour préparer son spectacle suivant, il s'établit sur la Côte d'Azur. Le 19 juin 1986, sur le trajet à moto qui le ramène de Cannes à la Côte d'Azur, Coluche est accompagné de deux amis en moto. Il ne porte pas de casque (ce dernier est accroché au guidon) durant ce trajet, mais roule à vitesse modérée (selon l'expertise, à environ 60 km/h). Un camion lui coupe brusquement la route, en effectuant une manœuvre, l'humoriste ne peut rien faire, sinon tenter une manœuvre désespérée en couchant sa moto sous l'obstacle, dans l'espoir de passer sous le camion. Mais sa tête percute l'avant-droit du véhicule. Le choc lui est fatal.
Tour à tour dénigré, craint et admiré, ce Putain de Camion emporte un provocateur majeur des années 1980, osant combiner grossièreté et idées fortes, un artiste très populaire qui aura lutté contre toutes les censures, la langue de bois, et pour l'ouverture des esprits et la démystification du racisme, de la politique, des médias, de la publicité ou encore du journalisme à la française.
l'Histoire d'un mec pas ordinaire.