La vente privée Maje, Sandro et Claudie Pierlot

Publié le 21 septembre 2010 par Brieuc75 @brieuc75

 

 C'est sans doute la plus grande vente privée de la semaine passée...

... et elle était vraiment privée!

Sous les bons auspices de la banque d'affaires Rothchild (et nous avons toujours besoin d'un banquier conciliant durant les ventes), les fonds L Capital sous contrôle de la famille Bernard Arnault (quivient de racheter également Pepe Jeans et Hackett), et Florac sous celui de la famille Louis Dreyfus, viennent de prendre le contrôle, via une holding de 51% du capital de SCMP, la société qui porte Sandro, Maje et Claudie Pierlot.

Les fondatrices, les soeurs Evelyne Chetrite et Judith Milgrom conservent 49% du capital.

Avec plus de 300 boutiques, 700 salariés et 180 millions de chiffre d'affaires, ce groupe confirme son positionnement moyen de gamme et finalement la stratégie de nombreuses marques françaises qui depuis 2-3 ans investissent ce créneau, à l'instar de Kitsuné, ou de Surface to Air qui a réalisé une augmentation de capital de 1 million d'euros au 1er trimestre et devrait en réaliser une autre rapidement.

Nul doute que d'autres enseignes devraient suivre comme The Kooples qui, après une expansion en France incroyable en deux ans (la première boutique date du 30 août 2008), s'attaque à l'international (Grande Bretagne, Espagne...), s'est mis à la recherche de capitaux frais après avoir épuisé ceux fournis par la famille aux trois fils Elicha, dont les parents avaient fondé Comptoir des Cotonniers racheté depuis par Fast Retailing (Uniqlo).

Le plus sage et toujours discret, Jean Touitou avait confirmé cet engouement dès 2009 en affirmant qu'il avait failli vendre APC, l'Atelier de production et de création, qu'il a fondé en 1987. "A 57 ans, ça m'aurait rapporté de quoi vivre jusqu'à la fin de mes jours mais, quand j'ai entendu le discours des financiers, je me suis dit que je n'étais pas prêt à bazarder plus de vingt ans de ma vie en une signature".

Au delà de cette opération, et des chiffres non communiqués, il apparaît bien que ces marques réalisent de belles marges, même si toutes n'ont pas le même succès ou à tout le moins la même gestion, au regard de ce qui arrive à April 77, en redressemetn judiciaire depuis le mois de mars.

A la différence du luxe qui reste réticent à faire fabriquer notamment en Chine, ces marques ont moins de complexes à proposer des produits assez basiques, fabriqués à l'étranger, à des prix élevés.

Une chemise blanche Sandro vendue 140 euros revient à peine à 10 euros! Rien de bien nouveau dans tout cela puisqu'on retrouve la logique du Sentier mais le plus étonnant est que les grands acteurs du luxe s'y intéressent.

Rien d 'étonnant finalement car ces enseignes sont moins gourmandes : de petites boutiques bien implantées, un marketing moins coûteux, une fabrication au coût faible et de belles marges.

De quoi mieux comprendre la campagne de publicité de Sandro cette saison : les soeurs peuvent enfin se reposer sur un joli matelas!

Quant à nous, les prix ne risquent pas de baisser!