Genre : Série TV/Guerre
Année : 2010
Durée : 10x50min
L'histoire : La vie d'une unité de Marines américains sur le front du Pacifique (Guadalcanal, Iwo Jima...) pendant la Seconde Guerre Mondiale.
La critique de ClashDoherty :
On arrive à la fin de la série, même si ce n'est pas encore la conclusion. Episodes 7 et 8 sur 10. Là, on entre à fond dans le vif du sujet dès le début du septième épisode (sans titre, comme les autres), mettant en scène le personnage du Marine de première classe Eugene 'Sledgehammer' Sledge, joué d'une manière admirable (ce regard, mon Dieu...) par Joe Mazzello. Le sergent-chef Joe Basilone, héros de guerre malgré lui et rentré au pays avec la Medal of Honor, joué par Jon Seda (très bon aussi), apparait dans l'épisode, aussi, mais c'est surtout dans le suivant qu'il tiendra la tête d'affiche. Pas de James Badge Dale (soldat Robert Leckie) dans ces deux épisodes réalisés avec force et écrits franchement avec vigueur. Les acteurs sont tous remarquables, mention spéciale, outre à Mazzello et Seda, à Rami Malek, dans le rôle du soldat Merriell 'Snafu' Shelton. Snafu est un acronyme anglophone pour Situation Normal : All Fucked Up (autrement dit, un pseudo qui signifie que le personnage est assez barré).
Le septième épisode, tout comme deux précédent, se passe sur Peleliu, lieu d'une bataille immense et meurtrière. Cet épisode, qui se passe sur Peleliu Hills, est d'une violence absolue, regorgeant de sang, de détails gore (le plus gore l'est tellement qu'on se persuade de ne pas l'avoir remarqué : un cadavre de soldat nippon, haut du crâne manquant, cervelle à nu, un gros bout de métal planté à la verticale en plein dedans, et le soldat Snafu qui, de haut, sur le haut du bunker, lui jette des cailloux dedans, qui font floc-floc-floc...bon appétit !). On se rend compte que le soldat Sledge, au départ gentil garçon un peu timide et naïf, perd totalement son innocence. Il reste toujours aussi sympathique, mais on sent bien que quelque chose en lui se brise, au cours de cette bataille. Cet épisode est le plus sombre de la série avec le 4, qui montrait Leckie (James Badge Dale), absent royalement ici, se faire volontairement interner, provisoirement, dans un hosto militaire, pour se soigner d'une maladie, et découvrir la folie engendrée par la guerre.
L'épisode 8 est, lui, nettement plus reposant, sauf dans son dernier quart d'heure. Mais auparavant, on retrouve le sergent-chef Basilone, retourné au pays pour acte de guerre remarquable à Guadalcanal (ça fait depuis l'épisode 2 qu'il est de retour au pays, contre son gré), et se sentant vraiment gêné d'être considéré comme un héros. Gêné tout autant qu'inutile, ce qui le pousse à se faire réintégrer dans une unité de Marines. Il se fait affecter au camp d'entraînement californien de Pendleton, où il forme de nouvelles recrues (son expérience du feu et sa réputation font qu'ils ne pourraient trouver un meilleur sergent-instructeur), et il découvre l'amour en la présence d'une sous-off', cuisinière, Lena, d'origine italienne comme lui. Les deux tourtereaux se marient en hâte, Basilone devant repartir pour le Pacifique (il l'a demandé). Il arrive à Iwo Jima, un des vrais tournants de la guerre dans le Pacifique. L'épisode se termine en pleine bataille, et il va sans dire que le neuvième épisode aussi devrait s'y dérouler (on ne saurait torcher en 15 minutes un épisode tel qu'Iwo Jima). Un épisode 8 aussi réussi que reposant, ce qui fait du bien après la barbarie réaliste des trois précédents opus.
Et, dans l'ensemble, deux épisodes remarquables, qui ne font pas baisser la note globale de The Pacific, 18/20 pour ma part, et même 20/20 pour l'épisode 7 à lui seul, indéniablement le plus glauque et frappant de la série pour le moment. En attendant la conclusion lundi prochain, même heure, sur Canal + (et son compte-rendu, ici, même heure, le lendemain). Une série franchement immense !
Note : 18/20