La nuit des images - 2008
Le projet était annoncé depuis deux ans, Raymond Depardon souhaitait consacrer un lieu "d'éducation au regard"dont l'idée fondatrice, selon le photographe était "d'ouvrir les jeunes et les collégiens à l'idée de l'image, les aider à décrypter une image pas toujours bienvenue, chargée d'ambiguité". Le Bal, nouvelle institution, dédiée à l'image-document, installé dans une ancienne salle de bal, des années 1920 est ouvert depuis deux jours dans le nord de Paris, sous la présidence de Raymond Depardon.
Alors qu'il y a peu, au festival de photojournalisme "Visa pour l'image", les photographes de presse exposaient leurs états d'âmes face à la manipulation des images à grande échelle par les logiciels de retouche et envisageaient l'élaboration d'une charte pour cadrer leur pratique, Le Bal pourrait offrir un espace de réflexion et de pédagogie approprié où débattre de cette problématique.
«Le Bal» devrait donc être un lieu de «confrontation et d'interrogation des multiples approches possibles du réel, un lieu en résonance avec l'histoire en marche» explique Raymond Depardon. Un école du regard dans une société saturée d'images est un projet prometteur. "Devraient ainsi être pris en compte les «enjeux historiques, sociaux et politiques des images, dans le but de créer les conditions d'une «re-connaissance du réel dans toute sa complexité et ses contradictions".
700 m2, 2 salles, 8 permanents, 900 000 euros de budget annuel, Le Bal c'est d'abord le projet d'une "tribu", selon les termes de Diane Dufour, la directrice. "Ce lieu totalement indépendant existe par la volonté d'amateurs, de collectionneurs, d'éditeurs, de cinéastes, de directeurs de musées qui ont cru en notre projet et nous ont aidé à le réaliser d'une façon ou d'une autre".
En attendant que Le bal atteigne une vitesse de croisière et ajuste son projet, le lieu ouvre avec l'exposition "Anonymes. L'Amérique sans nom", qui se tient jusqu'au 19 décembre et présente des oeuvres de photographes et de cinéastes nord-américains autour de la banalité du quotidien, de l'anonymat.
Le Bal - 6,impasse de la Défense - Paris 18e