Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile selon st Luc (Lc 16, 1-13) de ce 25e dimanche ordinaire: >>
En ce vingt-cinquième dimanche du temps ordinaire, l’évangile nous étonne par les propos de Jésus. En effet, la parabole
est celle de l’intendant malhonnête qui, voyant le vent tourner en sa défaveur, s’arrange pour diminuer toutes les créances de son maître, et ainsi avoir nombre d’endroits où il sera reçu quand
il n’aura plus de travail.
Et ce maître loue l’habileté de ce gérant trompeur. Est-ce un éloge de la malhonnêteté ?
On pourrait le penser en entendant la conclusion de Jésus : « Eh bien moi, je vous le dis, faites-vous des
amis avec l’argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles ».
En fait nous découvrons deux plans : celui de ce monde où l’habilité sert à faire un profit, dont le procédé
d’obtention peut être honnête ou non ; et celui du Royaume qui nécessite une accession selon les critères qui ne sont pas forcément de ce monde.
La parabole ne parle que du gérant trompeur et de son habileté. Jésus parle, lui, de l’argent trompeur comme moyen
d’accueil dans le Royaume. Et il précise : « le jour où il ne sera plus ».
L’échéance est la disparition de l’argent trompeur dont l’utilité fut dans le temps présent mais qui doit servir dans le
temps futur. C’est-à-dire qu’il doit conduire à une réalité autre, celle du Royaume.
On ne peut ainsi se contenter des effets présents d’une action ou d’une intention, elle doit importer pour le futur et
constituer une source d’un profit d’un autre ordre, celui de Dieu.
L’habileté à l’obtention des choses de ce monde ne doit pas évacuer la finalité de notre agir, qui ne s’arrête pas à ce
monde mais doit accomplir sa finalité dans le Royaume.
Tel est le propos de Jésus qu’il complète par l’accomplissement de petites et grandes choses que l’on nous confie en
fonction de la confiance que nous avons déployée.
Si cette confiance ne recouvre que nos propres biens, cela ne nous avance que dans le présent, mais si elle recouvre des
biens médiocres à faire fructifier ou des biens étrangers à gérer alors il pourra nous être confié en gérance les biens du Royaume.
Le pire écueil sera de vouloir gérer les biens de ce monde et les biens éternels sur le même plan.
En connaissance de cause nous devons choisir la finalité de l’ordre de Dieu et non celle du monde car elles sont totalement
incompatibles : « vous ne pouvez à la fois servir Dieu et l’argent ».
L’argent n’est qu’un moyen de vivre, la finalité est de vivre en Dieu.
Alors n’hésitons pas à réviser nos rapports à l’argent pour les destiner au service de Dieu.