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La célébration Une boutique réaménagée en appart’....

Publié le 20 septembre 2010 par Fabrice @poirpom
La célébration
Une boutique réaménagée en appart’....

La célébration

Une boutique réaménagée en appart’. Sous-sol dédié au chill-out, au vestiaire et aux désirs insoutenables. À l’étage, les piaules des résidents. Au rez-de-chaussée, les pièces de vie commune. 

Le champ de bataille du soir.

L’appart’ de la rue RamRam. L’ancien lieu de vie de K-Pu, réinvesti pour l’occasion. Une zone de turbulences nocturnes connue des stars.

Les plus grands sont là ce soir. La crème de la crème.

Jou-Jou, le bras plâtré, la cheville fondue, fait des bonds jusqu’au plafond. Mateo, smiley sur pattes, transpire et bibine sans respirer. Consommation, élimination. Al-Un déboule tard, se déhanche rapidement et perd une semelle dans la foulée.

Ça colle par terre. Bonne idée, le caramel sur le dancefloor.

Les plus grands. 

La-Lee, joueuse et détraquée; Leen-C, maximum groove; Va-Ness, poulette déconneuse et rieuse… la crème de la crème accompagnée de nouvelles gueules - l’équipe parisienne et d’autres tronches égarées. Pass-Kal rire de hyène, Guee-Yôm gueule d’ange, Lu-Ceel boucles d’or, Go-Mar la chée-perr, Main-Ro le mastar, Fresh-Fraîch’ le stachiste, Char-Lee la déraille, Da-vee le cador, K-rotte pose de star…

L’est où le rhum, trop bien les câlins, j’ai grossi des cuisses, trop cool ce mec là, j’ai encore soif, elle va m’rendre dingue, ça souffle chaud et froid…

Tout ce petit monde est gentiment hystérique. Championnat d’éclats de rire, dialogues syncopés, conversations littéraires d’analphabètes. Une traînée de déglingués qui transpire sur le caramel du dancefloor, respire sur le trottoir, se pinte un peu partout. Désolé, les passants. Espace réservé aux allumés ce soir.

Une convive, polonaise, sourit.

Moi beaucoup sourire. Ici bien. Par contre, gens tristes au travail. Alors, parfois, je regarde site internet et je ris. Seule devant ordinateur. Pour lutter contre gens tristes.

Da-Vee sourit.

J’adore la Pologne. 

Rapprochement diplomatique en vue. Détour par le sous-sol à prévoir.

Accessoire de la soirée: une paire de lunettes 3D.

Ça marche pas sur le vrai monde. L’est p’t-êt’ déjà en 3D…

Peut-être.

Jusqu’au petit matin, sur-régime maintenu. À six heures, les allumés s’éclipsent. Retour en taxi. Avec Mateo, smiley sur pattes, Axl qui rumine et Va-Ness qui serre les fesses à chaque feu tricolore un peu trop mûr à son goût.

J’y peux rien. J’suis une hypocondriaque de la bagnole.

Au pied de son immeuble, Va-Ness fouille son sac, extirpe un iPod.

Ouais. Sept étages à pied. C’est long.

Lente remontée du 20ème.

Reckoner. Radiohead. Parfait pour finir ce qui a commencé, quelques heures plus tôt, par une demande anodine en mois de cent-soixante caractères.

Yo! Menthe fraîche, pliz. Pour les mojitos.

Un samedi soir. À vingt-deux heures. 

Sans déconner…

Cinq épiceries de la rue de Belleville. Cinq bides. 

Du Fanta chaud, aucun problème. Des cacahuètes molles, bien sûr. Des clopes à l’unité, sans souci. Pour le reste, au revoir.

Détour par le Baron samedi, noyer l’échec dans une pinte.

On doit pouvoir faire quelque chose…

Tat-Ya, derrière le bar, disparaît sous le comptoir. Elle réapparaît, comme un lapin qui sort d’un chapeau, un bouquet de menthe fraîche à la main.

J’la fais pas pousser sur mon balcon. On l’achète au supermarché. À des heures raisonnables… Cadeau.

Le bouquet de verdure du lapin Tat-Ya nourrit l’émeute de la rue RamRam. K-Pu l’agrippe, le gifle et le dispatche.

Elle a toujours du mal avec le premier verre. Avec les doses, surtout.

Merci pour la menthe.

Dangereux comme un AK-47 dans les mains d’un susceptible. À en faire chialer Terminator comme une petite fille devant Bambi.

Les munitions de la mère K-Pu vont froisser plus d’une cervelle. Essorer les misères. Piétiner les angoisses. Apaiser les âmes des allumés en présence.

K-Pu-thérapie.

La crème de la crème a ruminé pour lui trouver une babiole.

Un saut en parachute sans parachute? Le secret sur la mort de Lady Digaga? Son poids en champagne? Un carambar géant sculpté à son effigie? Une aire d’autoroute?

Plein de bonnes idées.

Deux places pour un ballet à l’Opéra Garnier.

Classe. Vendu.

Mais surtout, surtout, on s’en prend une belle.

Parce que le bordel, les rires, la Pologne, la menthe fraîche, c’était pour sa p’tite gueule de guerrière de la nuit. Presque invincible.

Le mythe est célébré.

Joyeux anniversaire K-Pu.


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