Le PS demande "sans délai" la démission d'Accoyer
Les députés PS ont formellement demandé mercredi la démission du président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer
Les députés PS l'accusent de "forfaiture" après avoir levé d'autorité la séance sur la réforme des retraites dans la matinée.
"Tout vient de l'Elysée. Bernard Accoyer s'est comporté comme un chef de clan", a accusé le patron du groupe Jean-Marc Ayrault. M. Accoyer avait affirmé
auparavant avoir pris sa décision seul.
M. Accoyer a mis fin d'autorité à la séance juste avant 10h00, accusant l'opposition de gauche "d'obstruction" pour retarder le vote prévu mercredi à
15h00.
L'examen de la réforme s'est achevé mercredi peu avant 08h00 mais la séance, commencée mardi à 16h00, aurait dû se poursuivre encore
plus de treize heures avec 165 explications de vote de cinq minutes chacune de la part de l'opposition de gauche.
Cela devait retarder le vote à l'Assemblée sur ce texte emblématique du quinquennat de Nicolas Sarkozy, normalement prévu à 15h00.
Accoyer "solennellement" prié par Aubry de reprendre la séance sur les retraites
Dans une
assemblée sous tension après une nuit blanche, Bernard Accoyer (UMP) a suspendu la séance de la fin de l'examen du texte sur les retraites. La tension était déjà montée d'un
cran auparavant entre Eric Woerth et le groupe PS.
"Je demande aujourd'hui solennellement à M. Accoyer, président de l'Assemblée nationale, qui est là pour faire
respecter les règles qui sont dans la Constitution, de revenir sur sa décision", a déclaré mercredi la première secrétaire du PS, Martine Aubry, devant l'Association des
journalistes de l'information sociale (AJIS).
"On s'assied sur tous les contre-pouvoirs, les médias, le Parlement, l'opposition. Ce n'est pas possible", a-t-elle
dit, avant d'insister: "je lui demande de reprendre la séance".
"Dans quel pays sommes-nous? On empêche le Parlement de faire son travail, ça devient fou, il n'y a plus de
République", a encore dit Martine Aubry. "Nous nous battrons jusqu'au bout et nous avons des droits", a-t-elle promis.
Vif échange entre une députée PS et M. Woerth
Mercredi matin vers 6h20, la députée socialiste de la Vienne, Catherine Coutelle, s'en est pris au ministre du Travail sur la
retraite des femmes: "Vous nous avez habitué à mentir. Chez vous cela semble une seconde nature".
Eric Woerth a alors réagi vivement. Des députés PS ont accusé le ministre du Travail d'avoir traité leur collègue Mme
Coutelle de "collabo".
"Après les mensonges on passe aux injures, où vous arrêterez-vous, M. le ministre?", a notamment lancé la députée socialiste Laurence Dumont, réclamant
en vain des excuses à M. Woerth.
Manifestation
Quelques milliers de salariés et militants syndicaux étaient rassemblés mercredi à la mi-journée place de la Concorde face à l'Assemblée nationale,
pour exhorter les députés à ne pas voter la réforme des retraites dont l'adoption était prévue dans la journée.
Source info.france2.fr