Les flux commerciaux mondiaux ayant repris plus rapidement que prévu en 2010, les économistes de l’OMC ont revu à la hausse leurs projections pour la croissance mondiale, qu’ils estiment maintenant à 13,5 %. Le Directeur général Pascal Lamy a déclaré : “Ce nouvel essor du commerce nous offre la possibilité de sortir d’une récession économique douloureuse et de recréer des emplois. Il dénote aussi la sagesse dont les gouvernements ont fait preuve en rejetant le protectionnisme.”
Les exportations de marchandises des économies développées devraient progresser de 11,5% en volume, tandis que le reste du monde (y compris les économies en développement et la Communauté d’États indépendants) devrait enregistrer une progression de 16,5% pour l’année.
Ce serait là l’expansion des échanges en glissement annuel la plus rapide jamais enregistrée dans une série de données depuis 1950. Mais il faudrait replacer ce fort taux de croissance dans son contexte, c’est à dire se rappeler qu’en 2009 le niveau des échanges avait sérieusement diminué et les exportations mondiales s’étaient effondrées de 12,2%. Le deuxième meilleur taux de croissance en glissement annuel remontait à 1976 (11,8%), soit une année après la baisse sans précédent de 7,3% enregistrée en 1975.
“La forte reprise des échanges est le signal d’une amélioration de l’activité économique dans le monde” a dit le Directeur général de l’OMC, Pascal Lamy. “Cette forte progression des courants commerciaux offre la possibilité de sortir de cette douloureuse récession économique et peut aider à relancer l’emploi. Elle souligne également que les gouvernements ont eu la sagesse de rejeter le protectionnisme.”
Les échanges mondiaux de marchandises ont fortement augmenté au cours des deux premiers trimestres de 2010, tirés par la reprise du PIB dans les pays développés et en développement (graphique 1). La plupart des économistes s’attendent à un ralentissement de la croissance de la production au deuxième semestre lorsque les mesures de relance budgétaires prendront fin et que le cycle des stocks se terminera. Cela va probablement limiter la croissance du commerce au second semestre de 2010 par rapport au premier.
La projection concernant la croissance du commerce mondial est compatible avec le modèle de séries chronologiques du Secrétariat de l’OMC pour la demande d’importations dans un éventail d’économies avancées, et part de l’hypothèse d’un taux réduit de croissance du PIB pour les pays développés au second semestre de 2010 plutôt que d’une baisse absolue.
Les risques liés à la prévision sont essentiellement des risques de dégradation, en particulier si un choc financier ou macro économique imprévu déclenche un autre ralentissement de l’activité économique. Cependant, il existe un certain potentiel de hausse si le taux de croissance est meilleur que prévu au second semestre de l’année.