En Europe, l'antisémitisme est en train de nouveau de s'affirmer sans honte.
A quand de nouveau l'exclusion, la discrimination assumée, la persécution que l'on justifierait?
Aux États-Unis, Bret Stephens, éditorialiste au Wall Street Journal, revient sur les propos controversés du commissaire européen Karel De Gucht, ancien chef de la diplomatie belge, sur les Juifs et leur "lobby" à Washington.
En effet, Karel De Gucht interrogé le 9 septembre 2010, sur la relance des négociations entre Israéliens et Palestiniens, sur la radio publique belge flamande VRT, avait notamment déclaré "Il ne faut pas sous-estimer le poids du lobby juif sur la colline du Capitole, le Parlement américain. C’est le groupe de pression le mieux organisé qui existe là-bas".
Il ajoutait "Il ne faut pas non plus sous-estimer l’opinion, en dehors du lobby, du Juif moyen qui ne vit pas en Israël".
Il poursuivait "Il y a en effet la croyance chez la plupart des Juifs, je pourrais difficilement décrire cela autrement, qu’ils ont raison. Et la croyance est quelque chose qu’on peut difficilement combattre avec des arguments rationnels".
Et il concluait "Et ce n’est pas une question de savoir si ce sont des Juifs religieux ou non. Même les Juifs laïques partagent la même croyance d’avoir effectivement raison. Il n’est donc pas facile, même avec un juif modéré, d’avoir une discussion sur ce qui se passe au Proche-Orient. C’est une question très émotionnelle".
Pour Bret Stephens, les déclarations du commissaire européen ne font que refléter "un vieux pedigree européen".
A l’appui de sa démonstration, il cite deux intéressantes enquêtes d’opinion très inquiétantes lorsque l'on est juif.
Une première enquête, réalisée entre le 1er décembre 2008 et le 13 janvier 2009 par la Anti-Defamation League sur les attitudes envers les Juifs dans sept pays européens, porte sur un échantillon de 3 500 adultes, 500 dans chaque pays.
Quand on leur demande s’ils pensent que "les Juifs ont trop de pouvoir dans le monde des affaires", 33 % des personnes interrogées en France répondent que c’est "probablement vrai", contre 15 % au Royaume-Uni, 21 % en Allemagne, 36 % en Autriche, 55 % en Pologne, 56 % en Espagne et 67 % en Hongrie.
A la question, "quelle part de responsabilité attribuez-vous aux Juifs dans la crise économique mondiale?",
15 % des Français répondent "beaucoup", "une bonne part" ou "un peu", contre 16 % des Britanniques, 25 % des Espagnols, 30 % des Allemands, 38 % des Polonais, 43 % des Autrichiens et
46 % des Hongrois.
Une autre enquête, réalisée au printemps 2008 par l’institut de recherche Pew, montre que 20 % des Français ont une opinion "très" ou "plutôt" défavorable des Juifs, contre 46 % des Espagnols,
36 % des Polonais, 34 % des Russes,
25 % des Allemands, 11 % des Australiens, 9 % des Britanniques et 7 % des Américains.
Ces enquêtes ont été réalisées en 2008 et 2009.
Dans un sondage publié le 8 septembre 2010, plus d’un tiers des Espagnols disent avoir une opinion négative des Juifs, notamment en raison du conflit au Proche-Orient, une proportion que le ministre espagnol des Affaires étrangères a jugé "inacceptable".
Selon le sondage réalisé par l’institut DYM en avril 2010 sur un échantillon de 1 012 personnes, sur l’antisémitisme en Espagne, 34,6 % des Espagnols ont une "opinion défavorable" des Juifs, ce qui représente 17 millions de personnes, 11%, soit 5,2 millions d'Espagnols disent que l'État d'Israël "doit disparaitre".
Heureusement 48 % des Espagnols disent avoir une "opinion favorable".
L’institut explique le pourcentage élevé d’opinions défavorables par une "association incorrecte" entre le peuple juif et la politique de l’État d’Israël, qui doit défendre sa population contre le terrorisme islamiste.
L'institut DYM déclare en effet que le conflit israélo-palestinien a "un effet négatif sur l’image d’Israël en Espagne et par conséquent sur l’image des Juifs dans leur ensemble".
Mais la raison n'est-elle pas aussi plus profondément l'antisémitisme véhiculé pendant des siècles par l'Église catholique romaine dans ce pays très catholique.
Il est à remarquer que ce sont dans les pays les plus catholiques comme l'Espagne ou la Pologne que l'opinion est la plus défavorable envers le peuple juif.
Dénonçons avec force les préjugés mensongers qui de nouveau incitent au rejet.
Seigneur, pourquoi le rejet depuis si longtemps?