On a recensé depuis cette date 36.000 cas en Martinique et 29.000 en Guadeloupe et 18 décès.
Au niveau mondial, la dengue progresse de façon spectaculaire . Environ les 2/5° de la population mondiale est exposée au risque. Selon l’OMS il pourrait y avoir chaque année dans le monde 50 millions de cas.
Le nombre de personnes atteintes allant crescendo, les autorités s’inquiètent et prodiguent force recommandations à la population : vider les eaux retenues dans les bacs sous les pots de fleurs, vérifier tous les endroits où l’eau pourrait stagner et fournir ainsi un réservoir à la ponte des femelles moustiques … comme il pleut pratiquement tous les jours (c’est la saison), c’est un exercice quotidien de surveillance à effectuer, également dormir sous des moustiquaires et s’enduire de produits révulsifs (renouvelables toutes les 4 heures). Pas facile la vie sous le soleil des Antilles !
Malgré toutes ces précautions qui détruira les lieux de nidification sauvages que sont les décharges à l’air libre. Ne fussent que les dépôts de vieux pneus usagés qui trainent à 100 mêtres d’une cité près des docks, sans oublier les “largages d’encombrants” dans la nature, un vieux frigo se remplit d’eau et devient une vraie piscine pour les larves de moustiques. Les îles sont parsemées de dépôts sauvages comme partout.
Les moustiques vecteurs des virus de la dengue ne disparaîtront pas grâce à l’incantation des élus. La dengue, nous le savons est une fièvre, une maladie infectieuse transmise de l’homme à l’homme par l’intermédiaire du moustique, l’animal lui-même n »est pas infecté mais il est “porteur”. L’homme peut-être un “porteur sain”, c’est à dire non affecté par le virus, mais il peut, en étant le contenant, servir de réservoir au moustique qui va le piquer, pomper de son sang et aller piquer un autre homme lui transmettant par cette piqûre le virus.
Ces moustiques sont de trois espèces ” Aedes aegypti, Aedes albopictus, Aedes polunesiensi”, seules les femelles sont actives et le virus se transmet très rarement par les oeufs, la variété la plus courante aux Antilles et l’Aedes aegypti.
La dengue ou plutôt les dengues sont au nombre de 4, dénommées DENV 1 -- DENV 2 -- DENV 3 et DENV 4, les 4 “flavivirus” responsables de la maladie sont très proches les uns des autres, mais il n’existe aucune immunité croisée entre eux. Ce qui veut dire que vous pouvez être atteint du DENV 1 et ensuite avoir le DENV 2 ou 3 ou 4, avec le danger qu’après avoir été immunisé à vie contre le premier, vous supporterez plus difficilement le second compte tenu de la présence dans votre sang d’anti-virus facilitant d’une certaine façon la seconde invasion.
Cette infection virale se manifeste, après 5 à 7 jours d’incubation, par des céphalées intenses (mal de tête), des fièvres entre 39 et 40°, des douleurs musculaires et articulaires, des vomissements puis au bout de 4 à 5 jours de fièvre, des sudations abondantes, parfois des rougeurs (semblables à des plaques de scarlatine) et un desquamation en lambeaux (perte de pellicules de peau). Dans certains cas (selon la pathologie originelle du malade) d’hémorragies nasales et buccales.
Le risque hémorragique étant présent il ne faut SURTOUT PAS ABSORBER D’ASPIRINE (acide acétylsalycilique) ou un de ses dérivés, seul le PARACETAMOL peut soulager le malade. Eventuellement, en cas de déshydratation des perfusions veineuses en milieu médical sont ordonnées.
Il n’existe pas de vaccin, ni de traitement spécifique.
En raison des risques hémorragiques, il est nécessaire de faire effectuer la détermination du type de dengue grâce à un simple test sanguin facilement et rapidement exécuté en milieu hospitalier, à condition que celui-ci soit équipé pour faire les tests de type PCR. Or, dans les départements d’outre-mer rien ne semble facile ! Oui le CHR est équipé pour, mais ne le fait pas, les malades ont donc recours aux cliniques privées et paient à chaque fois 20 euros l’examen…
La population de ces deux îles (chiffres 2007) étant de 802.000 habitants, le nombre potentiel de malades serait de 3.208.000 cas à 20 euros le test, cela représenterait une dépense de 64.160.000 euros ! une somme folle pour des législateurs en recherche de rabotages de niches fiscales et de réduction des dépenses sociales !!!
Aussi, ce sont DEUX ministres et sous-ministres qui se sont attelées à la dure tâche de faire comprendre à nos compatriotes que mieux valait une bonne prévention à base d’insecticides pour venir à bout de cette chierie. Il est certain que Marie-Luce Penchard à dû pleurer en pensant devoir écorner les 500 millions qu’elle réservait (à des fins électoralistes seulement) à sa chère Gwada ! Et que Roselyne Bachelot a dû soupirer en pensant à ses tonnes de Tamiflu inefficaces en train de passer leur date de péremption dans des endroits inconnus … sans oublier que ses masques risqueraient de faire mourir de rire les moustiques !
Elles ont offert leurs conseils bienveillants, une aide ponctuelle de 150 militaires et assimilés pour désinfecter les écoles … pour le reste les Préfets ont fait appel aux services civils (volontaires levez-vous), mais pas question de débloquer plus qu’une aide 200.000 euros … une goutte de rien. Elles ont fuit devant le cyclone et les difficultés …. Il faut dire qu’en revenant en métropole une autre sorte de typhon les attendait, médiatique celui-là, sans oublier la promesse de remaniement ministériel pour bientôt ! Que de soucis, que de soucis !
Reste à savoir si les insecticides employés ne seront pas “aussi” néfaste à la faune, ces îles ont déjà eu le chlordécone, manqueraient plus que le choléra et la peste maintenant !
Quid des frais engagés pour les services techniques ? -- Quid des sommes dépensées pour acheter les produits chimiques à renouveler dans 4 semaines ? Dans des départements si fortement touchés par le chômage, par le coût du prix des denrées, faudra-t-il leur demander aussi de payer pour les catastrophes naturelles ? Où est la solidarité nationale si chère à Sarkozy dans ses discours de campagne électorale ?
Ah si, une recommandation : bien faire attention, les touristes arrivent, faut pas gâcher la saison !
ps : ILS sont arrivés sur la côte méditerranéenne en fin de saison, vous me direz que la denguerie là-bas, ils connaissent, mais 4 sortes à la fois, c’est pas le genre de comptabilité qui leur est habituelle !