Requis (Guillevic)

Par Arbrealettres


Requis

Sur l’arbre, la feuille
Translucide encore
Et déjà
Le vent de la chute.

Tu veux croire
Que cette feuille-là
C’est pour toi
Qu’elle traduit l’humus.

Tout l’inoubliable
Que les jours
Ont consommé
Du lierre au rocher,
Il y en a toujours
Pour te murmurer :
Dis-le moi.

Tu t’es fait des chemins
Là où il ne fallait pas
Laisser de traces.

Que tes yeux
Ne quittent pas
Trop longtemps le sol
Où tu es requis.

Ce qui
En toi se tait
Croit que ton corps
Est sans limites.

(Guillevic)