C'est ce qu'auraient dû annoncer les gazettes la semaine dernière. Un site boursier nous rappelle en effet que le principe du "semestre européen" vient d'être adopté.
Il s'agit de donner la primeur du cadrage des budgets nationaux à la technocratie bruxelloise, qui pourra valider le budget français avant examen par le Parlement français : "Les ministres des Finances de l'Union européenne ont donné mardi leur accord pour que leurs projets de budgets nationaux soient examinés au niveau européen au printemps de chaque année à partir de 2011, avant qu'ils ne soient adoptés par leurs Parlements."
On peut se poser la question de savoir si les Parlements nationaux conservent leur utilité. Une fois qu'un projet de budget aura reçu l'aval de Bruxelles, l'ardeur modificatrice des pauvres députés de la région France sera bien refroidie.
Il faut faire confiance aux fonctionnaires européens pour passer les budgets à la paille de fer. Comme l'écrit Boursorama : "La création du semestre européen entre dans le cadre des efforts en cours des pays européens pour durcir leur discipline budgétaire commune, afin de tirer les leçons de la crise de la dette en Grèce qui a fragilisé les fondements mêmes de la zone euro au printemps."
L'intention est donc clairement coercitive.
Quelle qualité possède les fonctionnaires de la Commission, élus par personne, pour valider ainsi les budgets nationaux ?
Ils sont bien payés.
La grille salariale publiée (en anglais) par Bruxelles, montre ainsi que bien peu de salaires sont inférieurs à 6000 € nets mensuels. Dans une ville où le coût de la vie est nettement inférieur à celui de Paris, sans impôt - puisque nos braves fonctionnaires ne sont que très marginalement imposés - cela offre un certain recul en effet. Et tout en haut de la grille, n'importe quel directeur général dépasse ainsi certainement en pouvoir d'achat le salaire de notre pauvre M. Sarkozy (certes, seul M. Sarkozy bénéficie de Carla et d'un Airbus de fonction. Ce sera sans doute pour plus tard).
Ce détachement matériel permettra donc à nos valeureux fonctionnaires européens, nul n'en doute, de viser sans faillir lorsqu'il faudra trancher dans les avantages sociaux des boeufs restés nationaux.
Et cela ne les empêchera pas d'en demander toujours plus pour eux-mêmes, comme Lady Ashton, chef de notre diplomatie, réclamant déjà 80 postes supplémentaires pour son service extérieur.
Votre journal habituel ne vous a pas parlé de cette infâmie ainsi mise en place ?
Non. Le viol de la démocratie n'émeut plus personne, à part quelques ruminants. Nul doute qu'à propos de ce cadrage budgétaire européen, la bonne presse vous aura enfumé, emboîtant le pas d'un Commissaire européen : "Il s'agit d'une amélioration majeure de notre architecture de gouvernance européenne", s'est félicité le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn."
Il faudra, pour le lecteur honnête et désireux de conserver un nom exact aux choses, s'habituer à traduire "gouvernance européenne" par "dictature bureaucratique".
Jusqu'au jour où des "tea parties" nationales viendront rappeler aux gouvernants qui auront poussé le bouchon un peu loin, d'où procèdent, en réalité, les pouvoirs publics.
Du public.
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Post scriptum : j'ai trouvé cette information sur la page Facebook de l'UPR, parti auquel j'ai adhéré il y a quelque temps, qui est en voie de se structurer. C'est le seul parti qui affiche comme objectif prioritaire et unique la sortie de l'Union européenne. Autant dire qu'il est la seule opposition, dans un système où tous les autres partis sont pour l'Union européenne ou une hypothétique variante.
Je passe quelquefois sur cette page Facebook, ce qui est l'une des raisons qui ralentissent le rythme des publications sur ce blog. Je vous invite à devenir "fans" de la page de l'UPR, cela contribuera à accroître la notoriété de cette méritante organisation.