la Pologne pourrait limiter le gaz pour l'industrie dès octobre

La Pologne pourrait limiter les livraisons de gaz à l'industrie dès octobre, faute d'un nouvel accord gazier avec la Russie, a indiqué lundi le groupe gazier polonais PGNiG, contrôlé par l'Etat.

"Malgré les efforts déployés depuis plus d'un an en vue d'obtenir des livraisons supplémentaires" de gaz russe, "PGNiG risque de ne pas être en mesure de fournir au 4e trimestre 2010 la totalité du gaz commandé par les clients industriels", a déclaré le groupe dans un communiqué.

Une réunion samedi à Moscou d'experts russes et polonais n'a pas permis d'aplanir les divergences nées des réserves que la Commission européenne, gendarme de la concurrence dans l'UE, avait émises fin août au sujet d'un vaste projet d'accord gazier russo-polonais et de sa conformité avec les règles européennes. Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion de Moscou, le ministère polonais de l'Economie a annoncé la poursuite des pourparlers la semaine prochaine, alors que l'actuel accord gazier polono-russe arrive à échéance le 20 octobre. Le nouvel accord prévoit notamment la prolongation jusqu'en 2045 d'un contrat de transport de gaz russe vers les pays d'Europe occidentale à travers le territoire polonais via le gazoduc Iamal-Europe.

Les doutes de Bruxelles portent principalement sur la société EuRoPol Gaz, une entreprise appartenant à 48% à Gazprom et à 48% à PGNiG, qui gère le tronçon polonais du gazoduc de Iamal acheminant du gaz sibérien en Europe. La législation européenne exige que de telles infrastructures soient gérées de manière indépendante et que des opérateurs extérieurs qui le demandent puissent y avoir accès.

Entre 2006 et 2009, les relations entre Russes et Polonais ont connu une phase de tension en raison de ce projet d'accord, Gazprom revendiquant, selon PGNiG, des "compétences élargies" au sein d'EuRoPol Gaz, et contestant des hausses de tarifs sur le transit de son gaz à travers la Pologne. La Pologne, qui a consommé 13,5 milliards de m3 de gaz en 2009, couvre 30% de ses besoins avec ses propres sources, plus de 40% sont importés de Russie et le reste d'autres pays.

source: Romandie News