Les propositions du jour de Monsieur Hortefeux visant, dans un même mouvement, les
magistrats, le régime pénitentiaire et l’organisation de la justice sont le signe d’une fébrilité préoccupante.
Alors qu’il a été condamné par le tribunal correctionnel pour injure raciale, que son action de ministre de l’intérieur lui
vaut les reproches de l’ONU, de la commission européenne et du conseil constitutionnel, Brice Hortefeux a décidé de faire bénéficier l’organisation de la justice de son talent et de ses
propositions.
Que le Premier ministre et la Garde des Sceaux n’y trouvent rien à redire est surprenant.
Mais on doit condamner les affirmations inexactes à l’emporte pièce, les références historiques hasardeuses, les
contradictions avec des lois votées il y a moins d’un an, la poursuite grossière de thèses jusqu’alors soutenues seulement par l’extrême droite.
Désigner les magistrats comme boucs émissaires de sa propre inefficacité est inacceptable : la réalité c’est la disparition
de 11 000 policiers, c’est la disparition de la prise en charge de mineurs délinquants faute de moyens, c’est la paupérisation de la justice.
Ce ne sont pas les moulinets polémiques et caricaturaux de Monsieur Hortefeux qui masqueront ces échecs.