Près de trente animaux disparus sont présentés ici sous forme de doubles pages ludiques et didactiques. Sur la page de gauche, on trouve une planche de BD répondant à une question en rapport avec l’animal présenté : Qui surnomme-t-on « Lonesome George » ? (réponse : la tortue solitaire de l’île Pinta) ; Qui étaient les oiseaux disparus de l’archipel d’Hawaï ? (réponse : les Drépanide Mamo) ; Quel est le plus gros trésor de la Sibérie ? (réponse : le mammouth laineux). Bref, des informations qui relèvent souvent de l’anecdote ou de la légende en proposant une approche « plus légère » de la découverte ou de la disparition de l’espèce. Sur la page de droite, une énorme illustration et un commentaire plus scientifique expliquant les causes exactes ou supposées de la disparition. Une petite pastille dresse la carte d’identité de l’animal (taille, poids, lieu d’habitation…) et deux ou trois blocs-textes à l’intérieur de l’illustration apportent des précisions sur le comportement où les caractéristiques morphologiques du spécimen représenté. Les animaux sont classés par continent et une carte au début de l’ouvrage permet de les situer précisément. Un glossaire et une frise historique des disparitions viennent compléter le tout. Du vrai bon et beau boulot dont la qualité saute aux yeux !
Mais pourquoi il est trop bien ce livre ? (je reprends ici la phrase de ma fille de 8 ans qui l’a eu entre les mains ce week-end). D’abord, c’est un magnifique ouvrage : papier épais, grand format cartonné, pages pleines de couleurs qui sentent bon l’encre. Ensuite, et surtout, son contenu fascine. Le dodo, représenté sur la couverture, est la « star » des animaux disparus. Mais que dire du mammouth, du Tratratratra ou du lion d’Europe. Et l’éléphant nain de Sicile, le castor géant, la perruche de Caroline… On en prend plein yeux, on voyage dans le temps et à travers les continents. Et l’on apprend tellement de choses. Très rapidement, les enfants vont se rendre compte que derrière la majorité de ces disparitions se cache l’activité humaine. L’air de rien, beaucoup seront surpris d’apprendre que la pression que l’homme exerce sur l’environnement depuis la préhistoire a fait des ravages dans les populations animales.
Autre aspect positif, l’organisation du livre permet le « picorage ». Ceux dont l’attention pour la lecture ne dépasse pas cinq minutes peuvent lire une double page, oublier le livre pendant quelques temps et y revenir en l’ouvrant au hasard. A chaque fois, la magie opère et on replonge avec plaisir en écarquillant les yeux.
Vous voulez vraiment des défauts ? Son prix peut-être. 19,50€ ce n’est franchement pas donné, mais pour le coup, le livre les vaut. Son format aussi. Trop grand pour être rangé debout dans la plupart des bibliothèques. C’est toujours pénible de devoir coucher un si beau livre et ne pas le présenter dans toute sa splendeur. Mais c’est vraiment pour chipoter.
Vous n’êtes bien sûr pas obligé de me croire quand je vous dis que ce livre est un petit bijou. Le mieux est que vous testiez par vous-même. Si vous tombez dessus dans une librairie, sa couverture attirera votre regard. Une fois en main, quelques minutes de feuilletage achèveront de vous convaincre. J’ouvre les paris !
Petites et grandes histoires des animaux disparus, d’Hélène Rajcak et Damien Laverdunt, éditions Actes Sud Junior, 2010. 78 pages. 19,50 euros. A partir de 7 ans.