Editeur : STOCK – Date de parution : 25/08/2010 – 400 pages
Estonie occidentale, 1992. La vieille Aliide Truu vit terrée dans sa maison. Elle découvre dans la cour de sa ferme une jeune fille Zara. Mal en point, violentée et terrifiée. Même si Aliide hésite à lui ouvrir sa maison de peur de tomber dans un piège tendu par la Mafia Russe, elle va finalement l’accueillir. Zara dit avoir fui son mari.
Dans ce huit-clos, les deux femmes vont apprendre à se découvrir par petites touches. Toutes deux portent en elle une histoire différente, des secrets et des peurs. Aliide l’ignore mais le passé les lie par le sang.
Il m’est difficile parler de ce livre dense et puissant. J’ai longtemps réfléchi à ce que j’allais pouvoir vous dire car cette lecture a été très, très forte.
J’ai tressailli à chaque bruit entendu par Aliide ou par Zara. L’ambiance de ce huit-clos est pesante, électrique. Entrecoupée par des flash-back, l’histoire d’ Aliide et de Zara est divulguée au fil des pages.
Avec Aliide, on revit une période sombre de l'histoire, celle de l’Estonie pendant et après la guerre. Pays occupé par Soviétiques, les Allemands et de retour les Soviétiques. Mais parce sa sœur s’est mariée avec Hans dont elle était secrètement amoureuse, Aliide jouera double jeu.
Un double-jeu dont le prix sera terrible.
Les interrogatoires, l’humiliation et bien pire seront faits aux femmes et aux fillettes. Cette violence est comme des gifles que j’ai prises en pleine figure.
Après que l’Estonie soit redevenue un pays libre, Zara aura eu comme tort de croire qu’à l’Ouest tout était facile. Une autre histoire, d’autres violences. Celles de jeunes femmes tombées dans les mains de proxénètes. J’ai ressenti de la nausée, du dégout…
Les mots sont criants d’une vérité ignoble.
L’écriture porte à bout de bras toutes les violences faites aux femmes.
A lire absolument. Un très grand livre !
Merci à Aifelle pour le prêt. Les avis unanimes de Pickwick et de Gwen.
Mais la terreur de la fille était tellement vive qu'Aliide la ressentit soudain en elle-même. Bon sang,comment son corps se souvenait-il de cette sensation, et s'en souvenait si bien qu'il était prêt à la partager dès qu'il l'apercevait dans les yeux d'une inconnue? (...) Pour Aliide, la peur était censée appartenir à un temps révolu.