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AVS : pour privilégier plus les riches, votez oui !

Publié le 19 septembre 2010 par Kalvin Whiteoak

AVS : pour privilégier plus les riches, votez oui !A la suite d’une énième imbécillité des Chambres fédérales il y a peu d’années, qui a baissé les taux de prélèvements au plus mauvais moment pour faire plaisir au patronat et aux plus nantis, on a creusé à nouveau le trou de l’AVS.

Un trou tout relatif quand on le compare aux subventions qui continuent d’être allouées à l’UBS au travers du trop fameux Stabfund.

Mais un trou qui a immédiatement mis le feu à la cervelle droitière pour qu’elle concocte une révision avant tout destinée à piller le plus faible au profit du plus fort.

Vasella, Ospel ou  Bertarelli et les autres auront-ils besoin de leurs rentes AVS le moment venu ? peut-être pour pouvoir épargner plus encore ou boursicoter sur les matières premières, mais sans doute pas pour acheter des briques de lait et des miches de pain .

Le système de répartition prévoit que les jeunes cotisent pour les anciens. Mais encore faut-il que les cotisations exigent, un peu à l’image de l’impôt sur le revenu, que l’effort soit proportionné aux revenus. Or il n’en est rien. Dans le projet soumis à votation dimanche prochain, on touche bien vaguement quelques « hauts revenus », ceux qui vont jusqu’à Fr 315’000.–. Mais les tranches supérieures sont exemptées d’AVS, car « il serait injuste de demander aux riches de payer pour les autres du moment qu’ils n’auront pas une rente AVS plus importante que les pauvres« .

Celui qui est d’accord d’accentuer encore le fossé entre les travailleurs et les profiteurs doit voter oui : il se tire une balle dans le porte-monnaie, mais aura au moins la satisfaction de savoir pourquoi il n’arrive plus à boucler ses fins de mois. Quant à la question de savoir s’il accepte de passer en plus pour un con, comme le veulent les chambres fédérales, c’est son droit le plus strict.

Cette révision s’attaque aux plus jeunes, une ineptie en temps de crise comme celui que l’on vit et que les riches seulement ont provoquée. Il s’attaque aussi aux plus vieux, en un temps tout aussi inopportun, puisque le patronat a décidé depuis longtemps déjà qu’à l’orée des 45 ans, engager un collaborateur revenait à perdre de l’argent.

L’AVS ne doit plus être considérée uniquement comme une assurance sociale qui assurera à tout le monde sans distinction des droits égaux. Elle doit devenir de façon adéquate et juste un complément social d’un système de répartition des richesses.

C’est la raison pour laquelle, comme la votation de dimanche prochain semble malheureusement assez clairement perdue au plan suisse, il serait temps de lancer une initiative populaire pour en modifier les contours sur deux aspects essentiels : celui du cercle des bénéficiaires, qui ne devrait compter que ceux qui ont besoin de ces rentes pour vivre et non plus la grande famille des millionnaires et autres nantis. Et sur celui de l’assiette des prélèvements.

Cette dernière devrait être élargie dans deux directions : une abrogation de la limite maximale du revenu assujetti et un élargissement des prélèvement à l’ensemble des revenus taxables, voire encore très injustement non ou très peu taxables comme les gains en capitaux et les dividendes et intérêts. Avec de telles modifications, le rentier standard aurait enfin la possibilité de vivre une retraite normale et non de vivre reclus avec Fr. 1’500.– par mois en moyenne.

Le drame toutefois, c’est que le Suisse de base adore s’autoflageller et privilégier les profiteurs. Il en est même fier. De là à en conclure que ce peuple est clairement masochiste, il y a un pas qu’on peut franchir sans crainte de se tromper.

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