Le militant russe Nikolaï Alekseev, organisateur de la tentative annuelle de Gay Pride à Moscou, a été arrêté le 15 septembre 2010 au soir à l'aéroport de Domodedovo, près de la capitale russe, alors qu'il allait embarquer pour Genève. La raison supposée de cette arrestation serait de faire pression sur lui afin qu'il retire sa plainte contre la décision du maire homophobe de Moscou, Iouri Loujkov, d'interdire la Gay Pride.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre, ses amis ont fait part de ce SMS, reçu depuis un téléphone portable utilisé occasionnellement par Nikolaï Alekseev, où il dit "Je ne peux pas en dire plus mais il y a eu une grosse pression, je ne suis plus à Moscou, mais à peu près libre".
Selon une dépêche publiée le 16 septembre dans la journée par l'agence russe privée Interfax, Nikolaï Alekseev a été extradé en Biélorussie.
Il confirmait dans un SMS "En ce moment je suis à Minsk", confirmant avoir été envoyé dans la capitale biélorusse, située à 600 kilomètres de Moscou.
Il poursuivait "On a exigé que je signe une déclaration stipulant que je retirais ma plainte sur les Gay Prides auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme".
Et concernant ses projets immédiats, il ajoute "Dans les prochains jours je vais retourner en Russie pour participer à la manifestation contre Loujkov (le maire de Moscou) mardi. C'est une question de principe, je ferai tout ce que je peux pour y être".
Elena Galanova, la porte-parole de l'aéroport où il a été arrêté, a démenti qu'il y ait un motif politique pour cette arrestation, affirmant que le militant avait été empêché d'embarquer pour avoir refusé de retirer ses chaussures au contrôle de sécurité, selon l'agence de presse officielle Itar-Tass.
Mais selon Alexeï Davydov, un des collègues de Nikolaï Alexeïev, et fondateur du site Internet GayRussia.ru, il s'agit bien de pressions contre l'organisation d'une manifestation contre Iouri Loujkov qui aura lieu le 21 septembre, et à la plainte déposée à la Cour européenne des droits de l'Homme contre l'interdiction de la Gay Pride à Moscou.
Alexeï Davydov, qui est aussi membre du mouvement d'opposition russe Solidarnost, a déclaré "Ce sont des méthodes totalement arbitraires. On utilise des méthodes de la Gestapo pour qu'une personne renonce à ses actions et à ses convictions".
Il a demandé au gouvernement français de tenter d'intervenir auprès de son homologue russe pour la libération du militant.
Il note que "Cet incident est d'autant plus choquant qu'il intervient lors de l'année croisée France-Russie et que la Russie est systématiquement montrée du doigt pour son traitement des droits des personnes LGBT depuis plusieurs année".
Les protestations ont porté leurs fruits puisque Nikolaï Alekseev a été libéré le 18 septembre et est rentré à Moscou, sans avoir signé le retrait de sa plainte contre le maire de Moscou.
Seigneur, protège notre frère russe.