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Le train-train du Triathlon

Publié le 19 septembre 2010 par Pascal Boutreau

Pour commencer, une petite réflexion personnelle à la suite de ce dernier week-end marqué par la confirmation que le supporter "de base" peut atteindre un niveau de débilité profonde. En particulier dans un stade de foot français. La réception réservée à Yoann Gourcuff  par les brailleurs bordelais a une fois de plus prouvé à quel point la France n'est pas un pays de sport. Alors les siffleurs trouveront bien évidemment plein d'arguments pour justifier leur attitude. Mais dans beaucoup d'autres pays, le mec aurait été accueilli par des bravos et non des sifflets, en mémoire de ce qu'il a contribué à apporter par le passé. La pauvreté des chants de supporters français témoigne aussi de cette inculture sportive. Excepté Lens peut-être, pas de chants, juste des refrains basiques ou pire des insultes à chaque dégagement de gardien (à quand des points de pénalité pour les clubs... ?). Qu'on est loin de l'ambiance d'Old Trafford dimanche après-midi pour un formidable Manchester - Liverpool. Qu'on est loin des standing ovation réservées à un joueur de l'équipe adverse dans certains stades anglais. Remember la sortie du terrain de Ronaldo (le Brésilien) après un hat-trick en Ligue des champions à Manchester sous les couleurs du Real. Remember aussi l'ovation de San Siro au retour de Marcel Desailly. Peu de chance hélas que cela arrive un jour dans un stade français.

A Gerland, pour la demi-finale de Coupe Davis, l'ambiance fut festive c'est vrai. Un peu plus facile quand la France gagne. Mais pourquoi siffler les chants argentins à la toute fin du double. Les mecs ont traversé l'Atlantique pour encourager leur équipe, comprennent que les carottes sont cuites et continuent à chanter. Moi je dis bravo et j'applaudis. Le public lyonnais, lui, a sifflé.  Parfois pourtant, un miracle se produit. Je me souviens d'avoir assister à un match du PSG au Parc des Princes contre le Celtic Glasgow. Une bonne demi-heure après la fin de la partie, le stade était encore plein. Chacun leur tour, les supporters des deux équipes chantaient et s'applaudissaient. Prenant.  

Tous ces siffleurs prennent le sport à l'envers en considérant l'adversaire comme un ennemi plutôt que de le voir comme un partenaire de jeu, celui qui va permettre au "spectacle" d'avoir lieu. Vouloir gagner ne signifie pas obligatoirement vouloir "partir à la guerre" comme trop de sportifs le clament souvent. Supporter son équipe ou son joueur, ce n'est pas haïr l'autre. Alors, histoire de se rappeler ce qu'un stade devrait être, un petit "You'll never walk alone", live from Anfield, Liverpool. 

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Voilà, c'est fait. Le premier Tri-City-Athlon s'est disputé le 14 septembre dernier avec 1500m de natation à Paris, 40km de vélo à Bruxelles et 10km à pied (les distances olympiques), le tout dans la même journée. Nous étions donc 120 à découvrir cette épreuve si particulière. 120, tous invités, venus de France, Belgique et Angleterre avec des expériences très différentes. Des triathlètes aguerris, des débutants complets, et même des grands champions. Les puristes argueront que ce n'est pas du "vrai" triathlon puisqu'il n'y a pas d'enchaînements. Ok, objection accordée. Mais bon, puisque les organisateurs de triathlon font ce qu'ils veulent avec les distances (voir une des news précédentes), pourquoi n'en feraient-ils pas autant pour les transitions. Alors, on est d'accord aussi, il s'agissait avant tout d'une opération de comm d'Eurostar. Mais où est le problème  ? Récit d'une journée très spéciale.

Arrivée en fin d’après-midi au Novotel de la porte de Bagnolet. On y dépose nos vélos qui vont être transportés en camion vers Bruxelles. On les retrouvera le lendemain. Ne sachant pas trop comment s’effectue le transport, j’ai opté pour mon « vieux » Cannondale » plutôt que pour mon Cervelo tout beau. De toute façon, ça ne changera pas grand-chose vu mon niveau actuel de vélo.
Première surprise à l’heure du dîner et du briefing avec l’arrivée d’Alistair Brownlee, champion du monde 2009 et probablement le meilleur triathlète actuel au monde, et son frère Jonathan sacré champion du monde Espoirs deux jours plus tôt à Budapest. La classe. Pendant toute la journée du lendemain, les deux frangins vont voyager avec nous, se trimballer dans les bus, les métros, les trains avec nous et se prêter à toutes les demandes de photos et d'autographes. Ils n'avaient rien à gagner à être là, si ce n'est promouvoir leur discipline. Un exemple à méditer...

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Mardi. 5 heures du mat, Paris. C’est parti pour une longue journée après la première nuit de ma vie dans un hôtel à Paris (avec vue sur l'A3...). Petit déj et premier transfert en bus vers le bassin de la Vilette. Le jour se lève à peine et nous voilà en train d’enfiler la combinaison pour 1500m de natation. Avec ma caméra frontale, je fais toujours sensation (je fais le montage vidéo en début de semaine pour lequipe.fr et vous le mettrai bien sûr ici). Trois longueurs de 500m plus tard, je sors de l’eau en 29’. Pas trop mal sachant que je n’avais pas nagé depuis le triathlon de Paris, le 18 juillet, et que la séance précédente avait été effectuée lors du Triathlon de Cepoy le 2 mai… Avec deux fois 1500m en plus de 4 mois, il ne fallait pas attendre de miracle. Pas le temps de trainer. A peine sortie de l’eau, on nous met la pression pour nous changer et filer dans le bus qui nous attend pour nous embarquer vers la gare du Nord. Direction Bruxelles avec un train Eurostar spécialement mis à notre disposition. Rien que pour nous (c’est normalement Thalys qui effectue cette ligne).

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11h05, arrivée à Bruxelles Midi après 1h35 de voyage, et un premier plateau repas, prestation 1re classe. En métro, tout le petit convoi rejoint le stade du Roi Baudoin, anciennement le Heysel. Comme prévu, nos vélos nous attendent. Le temps de le remonter (merci Théo car je n’ai jamais compris comment on remet cette put** de roue arrière…), de baisser la selle (mon Cannondale est plus haut que le Cervelo) et faire un petit réglage pour réussir à passer sur la plaque de mon triple plateau (merci à l’un des triathlètes de la Ligue Ile de France qui m’a aidé… oui oui je suis une totale quiche en mécanique) et en route pour 6 tours de 6,5km autour de l’Atomium et du Palais royal. A la fin du 3e tour, j’ai la surprise de me faire doubler par Alistair Brownlee. Ce n’est pas tous les jours qu’on a le privilège de faire enrhumer par le meilleur triathlète de la planète. Quelques faux plats plus loin, souvent vent dans le nez, et c’en est terminé en 1h20. Je vous l’ai déjà faite pour la natation mais tant pis si je me répète, pas trop mal sachant que je n’avais pas roulé depuis le triathlon de Paris, le 18 juillet, et que la séance vélo précédente avait été effectuée lors du Triathlon de Cepoy le 2 mai Avec 80km de vélo en plus de 4 mois, pas de miracle. Bon, c’est pas tout ça, mais si nous allions désormais courir 10km à Londres (sur le moment, je vous promets que cette réflexion est assez surréaliste). On remet nos vélos dans les housses, et hop, en voiture Simone... ou plutôt en métro ! Métro, gare et nous voilà tous repartis to London.

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16h56 heure british, arrivée à St-Pancras après 2 heures de voyage, un nouveau plateau repas, et un passage sous la Manche (possibilité de se faire masser dans le train...). Des bus nous emmènent vers Regent’s Park où nous attendent 3 tours de 3,3km. Tradition londonienne oblige, pluie et vent au rendez-vous. Dommage pour l’ambiance et pour le comité d’organisation local qui nous avait concocté un concert avec chœur de gospel et groupe rock, ainsi qu’un barbecue pour l’après course. Sous la pluie battante, c’est forcément moins drôle. Après m’être fait prendre un tour par Jonathan Brownlee en footing à 19 à l’heure, je règle l’affaire en 55’… Euh, pas trop mal sachant que… j’ai du mal à poser le pied par terre depuis quelques semaines (aponévrosite a priori) et surtout que je suis complètement coincé du dos depuis le vendredi… 

Voilà, ce Tri-City-Athlon est finalement bouclé en un temps cumulé de 2h45’ (victoire de Théo Rebeyrott en 1h53' - les Brownlee effectuaient le tri en relais avec leur jolie compatriote Vanessa Row en natation, Alistair en vélo et Jonathan à pied). Mais très sincèrement, je me fous royalement du chrono (comme toujours, me direz-vous). Un dodo à Londres et retour mercredi matin à Paris où nos vélos ont été ramenés de Bruxelles. Ce que je souhaite retenir avant tout, c’est une super journée, complètement surréaliste. Une journée, sans un seul grain de sable dans une organisation pourtant très complexe, qui a permis à des gens qui couraient leur premier triathlon de partager la même course que le champion du monde. Une journée qui a permis de faire plein de sympathiques rencontres, de partager une passion (bon, si les triathlètes pouvaient quand même parfois parler d’autre chose que de triathlon ce ne serait pas plus mal…), avec une ambiance très décontractée et conviviale.
Merci donc à Eurostar pour cette initiative. Merci à Bruno et Pascal d’avoir pensé à moi. Merci enfin à Anne, Camille et toute l’équipe de la communication d’Eurostar France pour leur accueil. C’était juste parfait.

(Photos de "The Genio" Christophe Guiard extraites du site de Triathlète)

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ça ne vous a pas échappé j'espère, les BleuEs du foot se sont donc qualifiées pour la phase finale de Coupe du monde, l'été prochain en Allemagne. Un peu en retrait samedi dernier à Besançon lors du barrage aller face à l'Italie (0-0), elles ont parfaitement su se reprendre mercredi en Italie en s'imposant 3-2). Et les voilà donc en route pour la seconde Coupe du monde de leur histoire après celle de 2003 aux Etats-Unis. Bravo à toutes et au staff mené par Bruno Bini. Seulement quatre des demoiselles étaient déjà présentes en 2003. Parmi elles, une des chouchoutes du blog, Sonia Bompastor qui disputait ce dimanche, quatre jours après le match en Italie, le premier tour des play-offs du championnat professionnel américain avec les Washington Freedom. Battue à l'ultime minute de la prolongation par Philadelphie, elle va très vite revenir pour enchaîner avec la Division 1 française sous les couleurs de Lyon (Camille Abily est elle aussi repartie aux Etats-Unis pour ces play-offs et reviendra jouer à Lyon à l'issue de la finale que son club de Gold Pride disputera dans deux semaines). J'en profite pour adresser une pensée à Elisabeth Loisel qui pendant très longtemps fut la sélectionneuse de l'équipe de France et qui fut à l'origine de la progression de la discipline en France. Les gens ont souvent la mémoire courte alors il est parfois utile de rafraîchir un peu cette mémoire...

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Voilà en tout cas une sacrée bonne nouvelle pour une discipline qui va avoir l'opportunité de faire parler d'elle. Ce que j'ai l'habitude d'appeler "l'effet cororico" fonctionne toujours. Pour preuve, la présence des BleuEs à la Une de L'Equipe de jeudi et presque une demi-page à l'intérieur. Cela faisait une éternité que cela n'était plus arrivé (8 ans exactement). J'ai même réussi à en faire le "coup de coeur de L'Equipe" dans l'émission RTL en direct de L'Equipe du dimanche soir...  Content Pascalou. A titre perso, après les Championnats d'Europe 2001 (en Allemagne) et 2005 (en Angleterre) et la Coupe du monde 2003 (aux USA), il est bien possible que je couvre à nouveau cette Coupe du monde l'an prochain. A ma plus grande joie bien évidemment.

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Il y a 7 ans, j'avais écrit un ouvrage de plus de 300 pages intitulé "Au bonheur des filles" qui relatait l'histoire du foot au féminin en France. Excepté le prix Lacoste de la littérature sportive (attention je me la pète), ce ne fut pas vraiment ce qu'on appelle un "best seller". Avec mon éditeur (les Cahiers intempestifs), nous avions parié sur un gros coup des BleuEs à la Coupe du monde. Manque de bol, tout s'est arrêté dès le premier tour. Unlucky. Les stocks de bouquins ont depuis été détruits mais j'ai toujours les fichiers alors si jamais les filles réussissaient cette fois à aller loin...

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Un p'tit coup de pub enfin pour un bon spectacle qui se joue actuellement au Théatre de la Comédie à Paris. Il s'agit du one woman show d'Audrey Lamy. Pour ceux qui ont vu le film "Tout ce qui brille", c'est la blonde... Un spectacle bien drôle avec des textes bien écrits. Une soirée bien sympa et pleine de surprises... 


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