Que les temps sont durs, pour celui qui restera quoiqu'il arrive comme le plus mauvais chef de l'exécutif de la Veme République.
L'affaire Bettencourt qu'accompagne une probable histoire de financement politique occulte et d'évasion fiscale, l'affaire Woerth, qui est une ramification de la précédente, mais qui se nourrit elle-même de ses propres scandales (légion d'honneur, vente illégale de foret domaniale, Société française des Casinos,…), l'affrontement avec Bruxelles sur la politique de discrimination ethnique du Gouvernement français, les déficits qui se creusent auxquels vont succéder des hausses d'impôts sur les classes moyennes, l'espionnage des journalistes du Monde. And last, but not least, une rentrée sociale très chaude, avec la mobilisation de plus de 2.7 millions de personnes le 7 septembre contre la réforme, sous cette forme, du système de retraite, avec un objectif au moins équivalent pour la prochaine du 23 septembre.
Sans compter les mensonges sur la politique de l'Allemagne vis-à-vis des Roms, les promesses sans lendemain du discours de Grenoble, son entêtement à favoriser son riche électorat, le bourbier militaire que devient, chaque jour un peu plus, l'engagement de la France en Afghanistan ou la dégradation de l'image et de l'influence de notre pays dans le monde.
Oui, les temps sont effectivement durs pour Nicolas Sarkozy.
Le Chef de l'Etat français, qui a l'habitude de jouer le pompier pyromane, afin de substituer une nouvelle actualité à une présente, plus défavorable, s'est brûlé les doigts cet été, et maintenant les flammes l'encerclent.
Malgré les déclarations tonitruantes des idolâtres, des inconditionnels du sarkozysme, ceux qui sans lui ne seraient rien et le redeviendront aussitôt Sarkozy oublié, le régime est au plus mal.
Nicolas Sarkozy ne pilote plus la politique de la France. Il subit ses propres erreurs et mensonges. Ce qui ne l'empêche pas de surenchérir dans le mépris prétentieux qu'il a des Français et de nos partenaires européens.
Sa dernière ligne de résistance semble être le triple A que les agences de notation veulent soustraire à la France. Ce qui serait l'ultime preuve de la décomposition financière dans laquelle le sarkozysme dogmatique aura jeter notre pays. Et cette note, le Chef de l'Etat est prêt à la faire payer très cher par les Françaises et les Français.
Des Français qui, jour après jour, lui retirent leur confiance. Depuis les régionales de mars 2010, ce sont des pans entiers des électeurs de l'UMP qui se sont écartés du parti majoritaire et de son Président. Les plus symboliques sont les agriculteurs et les médecins, ces derniers étant des relais d'opinions forts précieux. Ne reste au Chef de l'Etat que les restaurateurs, qui veillent jalousement sur leur TVA réduite, qui coûte fort chère, mais qui peut sauver quelques voix ici et là.
Des défections qui commencent à inquiéter l'UMP et surtout les plus modérés de ses membres. Les centristes ont vu avec effarement les dérives sécuritaires de cet été et l'affrontement avec la Commission européenne et se soucient des mois prochains qui dévoileront les axes de la campagne sarkozyste pour 2012.
Il est fort à parier que Nicolas Sarkozy va se reposer sur les 25/30 % de son électorat le plus “droite décomplexée”. Avec des thèmes sécuritaires, nationalistes et populistes. Auxquels, il ajoutera des refrains déjà entendus, comme le pouvoir d'achat, la réforme du capitalisme ou un enième Grenelle de l'environnement. Le tout baignant dans une vulgaire mixture de démagogie et de culte de la personnalité.
Une campagne que, sinon Sarkozy, au moins ses aboyeurs habituels, se forceront à rendre irrespirable, pris qu'ils seront entre deux feux. D'un coté, le FN de Marine Le Pen, qui se permettra à cette occasion de se payer une virginité politique et la Gauche de l'autre, qui même pas unie au 1er tour, sera en position d'être le seul recours solide et digne à ce régime.
Alors oui ! Vivement 2012 !
Pour Sarkozy d'abord. Qu'il aille enfin récolter tout ce qu'il a semé auprès de ses amis du CAC40, pour s'enrichir, afin de ne plus connaitre ce complexe d'infériorité financière, qui le caractérise avec évidence.
Pour la France, surtout ! Que la prochaine présidentielle, quelque soit l'élu qui succédera à Nicolas Sarkozy, permette au pays de retrouver l'apaisement, loin de l'agitation stérile actuelle.