Qu'ils soient employés de bureau, célibataires ou en couples, nos voisins germaniques supportent de moins en moins les faits et gestes de leurs adorables (?) têtes blondes. D'où une statistique imparable : seulement 50 % des Allemands considère comme valorisant le fait d'avoir des enfants.
Enjoy the silence
Victimes de ce désamour, les crèches constatent depuis plusieurs années une recrudescence de recours juridiques adressés à leur encontre. On ne supporte plus en effet les cris, chants et autres rires des bambins, à tel point que certains établissements se voient contraints d'édifier des murs anti-bruit en béton...
Autre conséquence : là où des crèches pourraient recevoir jusqu'à quarante chérubins, ils n'en hébergent que vingt-cinq. Une situation intolérable pour la majorité au pouvoir, qui a donc décidé de faire adopter une loi visant à endiguer la multiplication des plaintes contre ces lieux d'accueil spécialisés.
Le suicide d'une nation ?
Dans les immeubles d'habitation aussi, les voisins de couples parentaux n'hésitent pas à ester en justice pour "manifester" contre les cours de piano, le bruit des premiers pas maladroits ou les pleurs nocturnes. Ce à quoi s'oppose la Fédération allemande de protection de l'enfance (DKSB).
La question des nuisances sonores provoquées par les enfants fait grand bruit en Allemagne, à l'heure où le taux de natalité n'a jamais été aussi bas. En 2009, le pays a ainsi battu par le bas son record annuel de naissances, avec simplement 651 000 nouveaux-nés. D'ici à 2060, sa population devrait passer de 82 à 70 millions d'habitants...