J'aime l'énergie de la rentrée, elle concentre sur quelques jours les prévoyants, les angoissés, les retardataires, les rayonnants.
J'ai trouvé des parenthèses enchantées dans ce début de marathon. Comme cette contribution du groupe Véolia à la reconstruction du pont de l'André-Yvette qui embarque à son bord dès mercredi 22, 6 jeunes délinquants. Ces récidivistes échappent à l'enfermement en naviguant sur le vieux grément, rigoureusement encadrés par une équipe d'éducateurs passionnés.
Acquerir le pied marin pour reprendre pied dans la société.
Aventure à suivre...
J’ai aussi beaucoup rêvé de Polynésie, des Outremers français, initié avec l’aide de complices passionnés, des ponts entre ma région affective, la Bretagne et ma région d’origine, la Polynésie française. Il y a eu l’Eté Tahitien à Quéven (56) qui a regroupé des centaines de polynésiens et d’amoureux de la Polynésie, le montage de mon film documentaire « Mon île Marquises » dont la délivrance est proche et aussi de belles perspectives comme la création de l’association « Maohi Tahiti Nui» à Lanester (56), l’exposition Ségalen à L’abbaye de Daoulas et un peu plus au Sud dans la patrie de Pierre Loti, l’annonce de la labellisation « Année des Outremers français 2011» du Festival de Cinéma des pays du Pacifique Sud de Rochefort, grâce à l'énergie de Michel Degorce-Dumas, son épouse et son équipe.
http://cinemadesailleurs17.weebly.com/
J’ai aimé, que dis-je, j’ai adoré l’initiative de Haere Po, maison d’éditions Tahitienne qui a traduit en E’o Enana, le petit Prince de St Exupéry….un peu plus près des étoiles….
http://tahitipresse.pf/2010/09/le-petit-prince-de-saint-exupery-traduit-en-marquisien/
Depuis quinze jours, nous avons donc pris le départ du marathon 2010-2011, certains très pressés d'arriver, d'autres enjoués de profiter du chemin, beaucoup désenchantés ou tout simplement manquant de souffle, fatigués, heurtés, soucieux. Les temps récents ont été bousculés, désorientés, nerveusement éreintants.
L’angoisse a cru comme les enfants au soleil estival. Sans répit pour notre besoin de permanence, de confort.
La houle de la réforme des retraites m’a laissé un goût amer. Quoiqu’on en dise, cette réforme est nécessaire et ceux qui gueulent le plus fort n’ont pas forcément raison. Je soutiens le gouvernement dans sa constance. De nos jours il faut du courage pour aller au bout de ce que l’on entreprend. Cela dit les effusions à l’Assemblée Nationale m’ont laissée sceptique. N’a-t-on pas éludé la vraie question ? Le rapport des français au travail ? Les socialistes ne nous imposent-ils pas encore une vision du travail négative, comme quelque chose que l’on fait pas pure obligation, parce que l’on doit, parce que l’on n’a pas le choix. La retraite est un du …bien sûr mais depuis quand et pour combien de temps et surtout à quel prix pour nos enfants ?
Il faut savoir raison garder et les accusations de mensonges, de vérité, sont assez pathétiques.
Il faut de la pédagogie pour faire admettre une réforme, un changement.
Et dans le brouhaha, quel élève-citoyen entendra le message ?
Et si le travail était aussi un plaisir, accroitre ses facultés, élargir ses champs d’actions, apprendre chaque jour ?
On me réplique que la réforme est injuste pour les femmes. Attendons les débats au sénat…
J’ai participé à tant de rentrées cette année, celles de mes trois enfants en primaire, collège, secondaire, mais aussi celles des Lycées Jean Macé à Lanester (56), Marie Lefranc, Dupuy de Lôme, St Louis, St Joseph, de Lorient et celles des organismes de formations de Brest et Lorient que je dirige.
La vague était dynamisante. J’ai écouté avec attention les propos d’Alain Miossec, recteur d’Académie de Rennes, expliquant la réforme des lycées et le nécessaire et bienvenu temps d’accompagnement personnalisé des élèves en lycée. Que ne l’a-t-on pas fait avant ? M. Miossec a prédit un fort accompagnement des nouveaux enseignants formés au biberon de l’université. Pourquoi seraient-ils plus fragiles que s’ils étaient issus de la couveuse de l’IUFM ? C’est du passé. Et les nouveaux maîtres sont heureux d’acquérir un échelon de plus grâce à leur formation initiale. On a longtemps dit que les maîtres ne gagnaient pas assez. Pourquoi quand une réforme leur permet de pallier cette lacune, crie-t-on à l’incompétence ?
Le quotidien a raison des passions.
Et preuve en est, qui s’effraye encore de l’arrivée de ces nouveaux maîtres, brandie par certains comme la catastrophe annoncée…
Sachons rester positifs.
Et les lycéens que j’ai croisés, rencontrés, avec qui j’ai tissé des liens comme Raphaël, en particulier, diplômé de mécanique, qui recherche un contrat d’apprentissage en Bac pro (Avis !?) m’ont réellement confortée : c'est l'aspiration à maitriser un métier, un savoir-faire, qui nous permet de pérenniser l'attachement au territoire, à notre communauté proche pour mieux s’ouvrir.
Nous, professionnels de la formation, de l’apprentissage, nous sommes des gymnastes de la remise en question, de la mise en veilleuse des égos, de l’écoute de l’autre, de ses attentes, de ses peurs. Savoir regarder au travers du rideau des doutes pour faire flamber l’étincelle du potentiel.
C’est un beau métier que de vendre de l’enrichissement professionnel.
Au fil des rencontres, des projets, voilà que je sonde mes propres aspirations en miroir. L'individualité devient généreuse quand elle se construit de la connaissance d'autrui, l'intérêt constant que l'on porte à son prochain, du plus intime au plus vaste.
Trouver de la poésie dans le rationnel, de l’élévation dans le trivial, de l’élégance dans le grotesque.
It definitely makes my day.
Que felicidad encontrar a ustedes de nuevo!