La créativité a presque toujours quelque chose de taraudant. Elle harcèle, elle est élan, poussé vers l’avenir qui n’a pas de cesse. Sa fièvre, sa transe, son insatisfaction ne connaissent pas la halte.
Chaque poème, chaque texte en entraîne inévitablement un nouveau.
Au fond, la créativité a une sainte horreur des « œuvres achevées ». Elle leur laisse volontiers les pages figées, au fond mortes, des publications.
Elle est convaincue que l’on peut toujours « faire mieux », de toute manière.
Aimer les qualités d’un être, ses efforts pour se rendre meilleur, à savoir plus lucide, plus humble, plus apte à se remettre en cause et à raisonner le plus objectivement qu’il soit possible a, à mon sens, bien plus de valeur qu’aimer ses défauts, que l’encourager dans sa complaisance envers lui-même.
Patricia Laranco.