Grand prix du festival de Cannes, autant dire que dans la mentalité collective Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois se présentait comme le film français de l'année, un peu à la manière d'un certains Prophète l'année passé.
Premier film du réalisateur, on nous parle de moines d'Algérie et si le film ne se veut pas exact mais plutôt comme une adaptation libre des évènements qui se sont passé à Tibhirine, on reste très proche de la réalité. Les moines sont proches de la populations, protecteur envers les musulmans de la régions. Le film ne prend aucun parti religieux ou politique ce qui en fait un peu sa force.
Xavier Beauvois a recherché la lenteur, la simplicité, essayant de nous recréer l'ambiance monastique, avec de nombreuses scènes répétitives et silencieuses, mêlant plan large ou très proches des acteurs.
Rythmé par des chants monastiques, le film parait à la fois lourd, en parlant de pareil évènements, et aérien dans cette complémentarité entre ces hommes et leur dieu. Le film et toute l'histoire repose sur cette éternel question : partir en France ou rester et donc commettre un suicide collectif. Rechercher le martyr ou aider la population.
Pour que le tout soit convainquant, il fallait des acteurs très bons, ils le sont tous, se posant une question qui nous touche étrangement.
Si le film est à voir, c'est surtout pour se dire que le cinéma français peut être bon mais surtout pour voir la fin, magnifique, avec certaines scènes, comme celle de l'hélicoptère ou celle du repas. Le film est très poignant en quelques scènes.
Xavier Beauvois arrive à nous faire découvrir une vie de croyance et une vie saine, tout en nous parlant d'une évènements tragiques que nous ne connaissons que vaguement. Le film est calme, presque reposant et nous plonge dans un autre univers. Toutefois, en faisant un film de deux heures, Beauvois perd certains de ses spectateurs en ennuyant légèrement malgré une fin sublime.
15/20
Silice