Lisson: vendanges 2010/2- traçabilité à la vigne

Par Irislisson

Faut tenir ses promesses, ici donc enfin le deuxième chapitre de ces vendanges 2010 à Lisson.

J'aurais pu vous l'écrire samedi dernière, après mon contrôle de maturité, mais le constat, que j'ai du faire pendant ce tour complet des vignes sur la colline était trop traumatisant pour toute une série de nos cépages, pour que j'aurais trouvé le courage, de publier les images et le confier au clavier tout de suite.

Il y a des mauvaises nouvelles, qu'il faut d'abord digérer - méditer les conséquences - tirer un bilan - faire son deuil des espérances, que nous avaient donnés tous ces beaux raisins, choyés depuis le début de la saison - avaler la pillule, d'avoir dépensé beaucoup de travail, temps, argent pour rien - et cela malheureusement pas pour la première fois.

dégâts sur le sol

Des trous, l'image ne le montre pas bien, mais c'est souvent dans les parties les plus en pente, donc là, où cela rends après tout passage à pied pendant les travaux dangereux (et nos visiteurs savent, qu'on ne peut passer qu'à pied...). Ici, les derniers dans la pente à gauche du Clos des Cèdres

Mures éboulés, les passages encombrées par des pierres déterrées et bousculées entre les terrasses des Échelles, nos sentiers piétons raides,  essentiels, pour porter les caisses de raisin plus haut ou plus bas aux points, où on peut accéder avec notre rampicar, la brouette à chenilles, qui aide, à tous les transports dans la vigne.

et, pire que tout cela: des parcelles entières avec des souches vidées des raisins, juste mures à points - à commencer avec les cépages précoces, comme toujours: Pinot, Merlot, Côt, mais aussi déjà les deux Cabernets...

Sangliers, blaireaux - et probablement aussi de nouveau les chevreuils, que nous avions rencontrés l'année dernière pour la première fois à l'intérieur de nos clôtures électriques- se sont largement servis - les uns (chevreuils) plus proprement que les autres (sangliers) - mais tous avec une effarante efficacité, qui nous a laissé tout juste quelques grains sur les rafles, qui permettent, de mesurer la perte, aussi en qualité...

Contrairement à la grêle, le fleau le plus connu, qui peut anéantir les récoltes en quelques minutes, on ne peut pas s'assurer contre ces nuisibles. Et comme déjà l'indemnisation des assurances risque d'être aléatoire, surtout dans des vignes menées volontiers avec des rendements inférieur à la "norme", elle l'est encore plus dans le cas des dégâts par le gibier, qui tombent sous la responsabilité des fédérations de chasse. Pour nos vignes, les taux de "remboursement" du kilo de raisin estimé bouffé, sont alignés sur le prix d'un kilo de raisins payé par la coopérative du coin aux viticulteurs: autour de 0,27 €/kg - nous aurions donc jamais bien plus que 500 €/ha à attendre - avec  nos 1,5 ha en tout de surface plantée et l'espoir, de pouvoir au moins sauver les dernières parcelles des cépages pas encore assez mures au goûts des intrus (et au notre)...  

Pour les autres traces, pas listées dans les cahiers de charges des organismes de contrôle;-), je continue ma collection de photos, guidé parfois aussi par mon nez, qui m'indique la m.... des sangliers déjà quand j'enjambe la clôture - une arôme, que vous n'aimeriez pas retrouver dans votre verre, croyez moi!


Il y a de toutes les tailles, grands et petits se sont donné à coeur joie au banquet:


J'arrête là les illustrations frustrantes, si vous en voulez plus, pour vous initier à la scatologie es vigne, suivez le lien.

Et je vous écris un autre billet demain, avec des belles photos de beaux raisins, prises il y a 3 jours - les Mourvèdres, qui vont arriver à 13° et qui montraient les premiers pépins murs, donc avec un peu de chance, enfin les vraies vendanges, où on rentre des raisins à Lisson en début de semaine, comme l'année dernière.