Moulay Idriss II allait faire de Fès sa capitale, et c'est pourquoi la petite ville fondée par son père, non loin de Volubilis, n'allait jamais devenir très grande. Et comme cette petite ville est située à cheval sur deux collines, on dit que la ville a la forme d'un dromadaire.
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Nous zigzaguons donc dans les ruelles, empruntons des passages et couloirs, montons gradins et escaliers... croisant étrangement peu de gens, à part ceux qui veulent nous forcer à les engager comme guide.
Nous montons un peu plus haut et atteignons un point de vue sur l'ensemble de la petite ville.
Parmi les choses intéressantes à voir, on peut remarquer le seul minaret cylindrique du pays; celui d'une medersa érigée avec des matériaux ramassés à Volubilis.
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Nous aurions pu, si nous avions voulu, passer la nuit à Moulay Idriss. Cette mention peut paraître étrange, mais c'est qu'avant 2005, on nous aurait interdit de demeurer dans la ville sainte après le coucher du soleil. Aucun non-musulman n'avait le droit de coucher à Moulay Idriss avant que cette interdiction ne soit levée par le roi en 2005.
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Nous nous sommes entassés dans la vieille Mercedès (six passagers et le chauffeur). Le conducteur a le regard un peu vitreux de celui qui n'a ni bu ni mangé de la journée (Ramadan oblige). Ses réflexes ne semblent pas très aiguisés mais il conduit néanmoins de manière bien imprudente; on est loin du Guatemala ou de l'Équateur, mais il conduit bien trop vite pour cette route sinueuse où on ne sait jamais ce qui viendra dans la courbe suivante. Il double tout véhicule devant lui dès que l'occasion se présente, et suit donc à un mètre à peine des camions avant de tenter le dépassement. Un bibelot en forme de dromadaire est suspendu au rétroviseur. Ça me change des Saintes Vierges de l'Amérique Latine. Mais l'imprudence incroyable de tous les conducteurs rencontrés dans divers pays où la population est très religieuse m'étonnera toujours; le Maroc ne fait pas exception; dromadaire ou non.
Un des passagers assis à l'avant fait une critique de la manière de conduire des chauffeurs de taxis, et d'autres passagers semblent d'accord. Une discussion (en arabe) s'en suit entre certains passagers et le chauffeur, qui s'anime en bougeant les bras et en quittant trop souvent à mon goût la route des yeux. Surtout qu'il ne ralentit pas nécessairement en exprimant ses arguments entre deux courbes négociées serrées.
Nous arrivons enfin à Meknès, où nous encourageons notre conducteur à être prudent à l'avenir. Une des passagères en fait autant. Il nous remercie, mais on voit bien qu'il ne réalise pas qu'il conduit dangereusement.
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Quelques photos supplémentaires de Moulay Idriss;
Une des "rues" en gradins de Moulay Idriss.
L'avantage de ces rues en escaliers, c'est le peu de trafic qu'on y rencontre. Une fois passé le stand de taxi à l'entrée de la ville et la place principale, aucun véhicule ne peut circuler dans Moulay Idriss.
Une vue du mausolée de Moulay Idriss, captée de la petite terrasse.
Partie de football improvisée par trois enfants, sur une rue où la pente est moins accentuée.
Deux dames et un homme porté par son âne s'éloignent par la porte de la ville sainte de Moulay Idriss
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