lors, voilà le truc : je reçois il y a environ quinze jours un gentil petit mail d’une société nommée Label Dalbin, m’expliquant que ce serait cool que j’écrive à propos de la nuit des chercheurs, sur mon blog qui, je cite, est « très influent et pertinent dans le domaine de la science ». Bref, Label Dalbin veut utiliser un blog comme prescripteur pour un évènement connu, La nuit des chercheurs.
Décorticons un peu le phénomène. Pour ce qui concerne La nuit des chercheurs, la pratique change selon les villes (18 selon le mail qui m’a été envoyé), et leur qualité est variable. Sachez seulement que l’objectif avoué l’année dernière par les organisateurs – qui étaient à Strasbourg – est de monter que « Les chercheurs sont des gens comme nous ». Ainsi, on a pu voir des chercheurs à la patinoire de Strasbourg patiner gaiement, ou jouer du piano : c’est ça, être comme nous. Cette année, projection de film, et présentation d’objets, symboles des surprenantes passions de chercheurs. D’autres villes font probablement des choses plus constructives. Plume a organisé le blog et il est plutôt joli (http://www.lanuitdeschercheurs-france.eu). L’objectif est de permettre aux chercheurs de parler de leurs métiers étonnants. Bon, vous le savez, je doute toujours de ces évènements forcés, leur préférant un lien scientifique – public non spécialisé solide.
Bon. Comme Label Dalbin s’occupe également d’un groupe facebook, je vais voir. Pas grand chose en plus. Tout au plus sait-on comment c’est à Amsterdam, en Estonie, au Portugal … Quel intérêt. Seulement 86 personnes vont suivre l’évènement. On verra après le 24 si il va y avoir une vie après le 24, par l’intermédiaire du web, ou bien pas.
Je sais bien qu’on ne peut pas faire de généralités à partir d’un seul évènement, mais … est-ce que ces techniques de communication ont un effet sur la notoriété de ces évènements ? Ce sont des agences de communications qui ne sont pas spécialisées dans le contenu scientifique, qui ne connaissent pas les rouages des communautés liées à la médiation, qui appliquent des principes de comm. standard, sans imaginer un instant que pisser dans un violon, ça pourrait avoir plus d’effet. Le contenu n’est pas compris, pas réfléchi, Le blog est tenu et animé par Plume qui, eux sont pros. Le visuel est imposé par l’Europe. Que font-ils donc, ces gens là ? Juste un travail de community manager ?
On ne peut d’ailleurs pas en tenir rigueur à l’entreprise Label Dalbin, qui, comme son nom l’indique, trouve espèces sonnantes et trébuchantes bien jolies. C’est normal pour une entreprise. Par contre, le commanditaire est seul responsable de ses actes. sans réflexion sur comment communiquer autour de cet évènement. Alors, le commanditaire fait appel à une entreprise (la moins chère, la plus « djeun », bref, un critère à la con ou un autre …) et fait son choix. L’entreprise arrive, et face à un commanditaire qui sait à peine quoi dire, fait de son mieux. D’où ce vide apparent, qui n’aide pas les villes dans lesquelles La nuit des chercheurs ont lieu.
Section copinage : LE blog qu’il faut aller voir, c’est http://experimentarium.u-bourgogne.fr/blog. Le blog parle de la Nuit des chercheurs avant ET après, et tente de construire quelque choise qui perdure tout au long de l’année. Réussite. On sait que je suis subjectif, ce sont des copains. Mais, au delà, c’est ce que j’aime dans la médiation des sciences : ça a du sens.