Mes yeux sont à deux doigts de s’auto éjecter de leurs orbites et maudissent le destin génétique qui les a malencontreusement incorporés à un être obtus et adorateur de futilités ; j’ai le nerf optique en charpie, le cervelet qui grésille comme un vieux poste télé et la pulpe des doigts ratatinée par des heures de clavier : Voici le retour des Fashion Week.
Je viens de regarder une cinquantaine de défilés !!! Et de ce marathon oculaire, je viens après moult tergiversations, doutes et revirements d’effectuer MON very best of, ultra perso de la Fashion Week New Yorkaise.
Alors, avant tout, une fois n’est pas coutume, j’ai eu beaucoup de mal à établir mes 5 défilés favoris, mes hésitations venant du fait que mes chouchous habituels (à l’exception de Rodarte) en sont exclus…THE TOPS OF THE POPS: Mon Top 5!Les 5 qui m'ont le plus touchés et émerveillés, chacun à sa façon, mais de manière intense dans tous les cas!
1.RODARTE
Les sœurs Mulheavy se sont offerts un survol époustouflant de la Fashion Week New Yorkaise en affichant un niveau nettement au dessus du reste, et en produisant une collection magistrale et surprenante ou mélanges d’imprimés audacieux s’alliaient à des coupes vertigineuses de précision.
Chaque pièce est un véritable bijou de maîtrise tout en laissant la part belle à une créativité décomplexée.
Le mélange d’imprimés improbables mais très réussi ainsi que la superposition de longueurs me fait pensé au travail de Dries Van Noten, et la comparaison est plus qu'élogieuse
2.DOO.RI
Cette collection confine en toute simplicité au sublime, en ce qu’il peut comportait d’épure, de volumes maîtrisés et de raffinement.
Les détails de cette collection sont étourdissants de délicatesse et viennent signer une élégance moderne. Les drapés apportent ce qu’il faut de sensualité à des coupes au cordeau d’une précision d’horloger et le tout paradoxalement dégagent beaucoup de poésie et de douceur.
Je suis encore sous le charme !
3. MARC JACOBSLe maître de la Fashion Week New Yorkaise, vient de prendre à contrepied la tendance néo-minimaliste qui a régné sur les podiums toute la semaine, en offrant une débauche de glam seventies, où moiré, soieries, pantalons pat’ d’eph et robes vaporeuses avaient la part belle !
Ce défilé est un concentré d’exubérance et une véritable condensé cinématographique, où Taxi Driver emboite le pas au Rocky Horror Picture Show, en passant par Chinatown, cette collection est une explosion de couleurs et de matières, un véritable feu de Bengale de glamour, un petit chef d’oeuvre funky et coloré.
Encore une fois Monsieur Jacobs réussit son merveilleux envôutement!4. Narcisso Rodriguez
La tendance néo –minimaliste s’est imposé sur les podiums comme une tendance phare du printemps, et un de ses initiateurs originels ne pouvaient que confirmer sa maîtrise dans la réitération d’un style qu’il a initié. Narcisso Rodriguez a déployé tout son talent sur une collection renversante de simplicité, où à l’épure extrême ne peut répondre que la virtuosité technique.
J’adore particulièrement cette collection chaque pièce où est tellement belle qu’elle semble dotée d’une présence propre.
5. Jeremy LaingCe cas est particulier pour moi, car bien que j’ai toujours admiré le travail de Jeremy Laing en ce qu’il contient rigueur et de créativité, l’engouement tel qu’il se développe par la sensibilité ne s’est jamais réellement fait, et cette injustice que je lui avais faite est désormais corrigée ;
Il n’ya rien de plus conquérant que celui dont on n’attend pas un tel bouleversement : j’ai adoré sa collection !
Une épure et des volumes millimétrés alliés à une grâce irrésistible.
LES NOUVELLES SENSATIONS
Ce sont mes 3 nouveaux coups de coeur, ceux qui contiennent le ravissement et l'excitation qu'il y'a dans une première rencontre.
1.Juan Carlos ObandoCréateur qui défile depuis 1 an mais qui existe depuis 2006, restait jusqu’à présent confidentiel confiné aux rédactrices de mode, mais son défilé pour le printemps 2011 a suscité une avalanche de compliments et vient de le lancer en orbite comme le « next big thing ».Un de mes défilés préférés avec Rodarte, les matières précieuses, les imprimés délicats et chatoyants, les coupes impeccables, féminines, très structurées et imprégnées de désinvolture me rapellent un peu Christopher Kane, autant dire que ce créateur va exploser.
2.Willow
Grosse tocade pour cette collection moderne, aux drapés déstructurés et aux lignes simples et originales à la fois.
Cette créatrice Australienne que je ne connaissais pas a fait beaucoup parlée d’elle avec une présentation de sa collection simple, empreinte de modernisme et de beaucoup de délicatesse et d’originalité.
Ce label qui existe depuis 1 an seulement se positionne comme nouveau nom de l’ultra structuré, avec des vêtements presque assemblés, travaillant sur des jeux de matières et de coupes structurées à la manière de Ohne Titel et Katie Gallagher.
Ce défilé a généré beaucoup de presse et d’éloges et en ce qui me concerne il a remplacé la place que Ohne Titel n’a pas entièrement assouvi cette année. Le mélange audacieux entre tribal et pièces ultra architecturées m'a particulièrement séduite.
1- Tom Ford est revenu à la mode, tel un messie, et en tant que tel il souhaité que ses voie restent impénétrables… aussi sa collection, qui parait il est époustouflante selon les rédactrices qui ont eu l’indicible grâce d’y assister, ne sera dévoilée qu’en Janvier prochain.
Tom est revenu et déjà la planète mode est prête à se pâmer …
2- Les labels TreeAsFour et Imitation of Christ renaissent de leurs cendres, hype de la hype, quintessence de branchitude, plus acérés que le pointu du pointu… et déjà Opening Ceremony en ait secoué de frissons de plaisir de les retrouver dans ses rayons…
3- Ce buzz est énorme !! Alexander Wang s’est fait descendre par la critique, premier revers et de taille pour le créateur, puisque les critiques sont particulièrement fielleuses… Mais j’avoue que sa collection m’a déconcertée … pas déplaisante , mais dépourvue de la créativité qui le caractérise.
LES GRANDES TENDANCES
Avant tout il y’a un revirement de taille en termes de proportions :
- Les tailles sont montées sur absolument tous les défilés, de manière unanime.
- le règne absolu de la taille midi, les longueurs se cantonnent autour du genou, le court n’est plus du tout ultra juste au dessus du genou à la rigueur en dessous des mi-cuisses.- Les pantalons sont soit très larges soit cigarettes 7/8, quasiment plus de slim, plus du tout de sarouel ou de carrot tombantEt également 2 styles se sont déployés massivement sur les podiums:- Le retour du minimalisme des 90'S déjà présent cet automne , ça va être un véritable raz de marée au printemps- Les seventies glamour, avec pattes d'éph, satin, taille haute, très représentées chez Marc Jacobs on les retrouvent également chez Jason Wu et Derek Lam et disséminées par touches sur beaucoup de défilés.
1. LE BLANC
Présence massive, en total look et sur tous les défilés, véritable déferlante immaculée c'est LA couleur dominante de cette semaine et de manière écrasante.
2. Superpositions de transparences
Jeu de transparences doublé d'un jeu de longueurs. Et surtout dans des couleurs neutres, un camaieu de couleurs minérales.
Nicole Miller
LE JAUNESeule couleur vive qui a essaimé sur tous les défilés, dans sa version la plus vive, voire agressive mais sans être fluo.
Elise Overland
LE NEO-MINIMALISME
Tendance écrasante de cette Fashion Week.
LE GREIGE
Comme son nom l'indique un mélange de gris et beige. Ce n'est pas le nude de l'année dernière mais une couleur plus terrienne, minérale et qui LA deuxième couleur après le blanc à être présente de manière écrasante sur tous les défilés.
Preen
LE TAILLEUR SHORT
Le Short version ville et chic, on oublie sa version casual, il est forcément doublé d'un blazer et ce sur absolument tous les défilés.
LE MELANGE IMPROBABLE D'IMPRIMES
Tendance la plus surprenantes et présente de manière massive: le mélange d'imprimés les plus éloignés des uns des autres, notamment le duo Fleurs+ carreaux qui se retrouve dans une majorité de défilés.
LA MAILLE DEVOREE
LE BLANC/ NOIR GRAPHIQUE
Le contraste blanc et noir mais avec une variation spécifique: systématiquement doublée d'un contraste de matières. ( cuir/ coton, lin/ soie, etc...)
L'IMPRIME PORCELAINE
Un effet porcelaine de Chine, avec des imprimés délicats blanc et bleu dans beaucoup de défilés
LE PANTALON PATTE D'EPH
Derek Lam
LE SHANTUNG
Une matière rigide et moirée exhumée des années 80/90 et qui à mon sens ne peut flatter que les filles très grandes ou ne se nourissant que d'un haricot vert par jour...
LE CROCHET/ MACRAME
Le crochet à effet marcamé fait son retour dans le sillage de la tendances seventies, particulièrement bien travaillé par Jen Kao et Immitation of Christ.
Parce que c'est un de mes labels préférés à New York, forcément j'attends d'être éblouie à chaque fois , parce que je n'ai sélectionné aucun de mes chouchou habituels ( à part Rodarte), parce que bien que décontenancée par les proportions trop "Ladylike" et un peu déçue il y'a quand même quelques pièces éblouissantes, voici un aperçu du défilé Proenza Shouler
La Souris Teigneuse
( qui ne veut toucher un PC pendant au moins 2 jours et file se faire des bains occulaires et des compresses tièdes...)