On a beau dire des humains mais les animaux ne sont guère mieux: que des ingrats
Vous n'allez peut-être pas me croire, mais pour l'instant je n'ai pas déclenché de catastrophe majeure. Je l'ai seulement frôlée en me prenant les pieds dans le fil de la couveuse (que j'ai débranchée au passage), mais j'ai réussi à sauver l'essentiel: la plaque de légumes cuits au feu de bois que j'avais dans les mains.
Bien sûr, nous commettons quelques petites étourderies ça et là. L'autre matin, David et moi avons oublié de couper l'eau en remplissant un des bacs pour la volaille.
Quand nous sommes revenus le soir pour la 2e fournée, c'était l'inondation, des mares s'étaient formées dans l'herbe sur 20 mètres de long... faisant le bonheur des canards qui pataugeaient dedans... et le nôtre: un spectacle fascinant nous faisant oublier notre mission: nourrir la volaille.
Un autre matin, nous avons oublié de donner à manger aux pauvres chèvres... qu'à cela ne tienne: double ration de mauvaises herbes le soir, avec des écorces de pastèque en bonus! Que demande le peuple animal?
Dans la catégorie « mâles dominants », il y a aussi le poulet « kung fu »... J'essaierai de faire une vidéo ces prochains jours car c'est vraiment impressionnant. Il ne s'attaque pas à moi car il doit sentir que je suis une femelle, mais David s'est déjà fait picorer le mollet par derrière plus d'une fois. Le pire, c'est qu'il persiste! David fait mine de lui donner un coup de pied, et cet innocent se jette littéralement contre sa chaussure, comme s'il avait une chance de vaincre...
Et enfin, le dindon en chef qui se pavane comme un paon.
Nous avons assisté à un accouplement en direct: un véritable viol. Si Pasquale n'avait pas été là pour me dire que c'était normal, j'aurais chassé cet affreux cochon à coups de bâtons...
Une autre chose qui m'a épouvantée la première fois, c'est cela:
J'ai découvert avec stupéfaction que les poules muent chaque année, se constituant une garde-robe d'hiver plus fournie...
Tout ce petit monde à plumes est bien protégé par 3 gardiens avec qui j'ai rapidement sympathisé. Voici le plus imposant, mon copain Baloo, une véritable armoire à glace (et à poils):
Devinez ce que je chantonne en distribuant le grain... « il en faut peu pour être heureux »en 3 langues.
Le seul moment où il faut se méfier de Baloo et de sa petite famille, c'est lors du ramassage quotidien des œufs: c'est leur péché mignon.
Ils adorent ça, les bougres, et prennent un malin plaisir à te sauter dans le panier car ils savent que les œufs cassés seront pour eux. Je me suis fait avoir une fois... mais pas d'œufs.