Le massacre continue
Le directeur de Goss International à Montataire a expliqué au personnel de cette entreprise que le plan de 311 liceciements qu'il vient d'annoncer est un bien pour l'entreprise. On est vraiment au summum du cynisme capitaliste. Autrement dit " On vous fout à la porte, et il faut nous dire merci !".
Merci car en vous jetant à la rue, ce que nous cherchons c'est un taux de rentabilté qui permettra de maintenir les dividendes des actionnaires, voire de les faire progresser. A "Colère et Espoir", nous n'avons jamais douté des intentions des capitalistes dans le cadre de la mondialisation. Qui pourrait croire qu'il y aurait des exceptions. C'est toute l'industrie nationale qui fait l'objet d'un redéploiement mondial avec le jeu de massacre de l'emploi qui s'ensuit.
Evidemment ils vont être nombreux les politiciens à appeler au rassemblement pour "sauver l'emploi", nombreux à pleurer sur le sort des travailleurs. Mais tout cela n'est que cinéma car ils n'ont aucune volonté de remettre en cause le capitalisme qui est la cause des destructions actuelles. Il est à parier qu'ils vont dans les jours qui viennent appeler à l'union, au rassemblement contre cette casse. Mais une union pour quoi faire ? Telle est la question. Oui il est urgent de s'unir et de combattre mais en gardant à l'esprit que l'émancipation des travailleurs est l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes et que dans le combat bien des adversaires camouflés du capital tenteront de s'immiscer. Oui se rassembler mais pour exiger quoi ? Une prime de licenciement ? On a vu ce que cela donne : les capitalistes sont prêts à payer si ils réussissent à casser l'outil de travail. Et après les travailleurs sont-ils des marchandises qui se vendent ? A "Colère et Espoir" nous pensons que les travailleurs ne sont ni des marchandises, ni des exécutants dociles de l'ordre capitaliste. Nous pensons que ce sont eux qui peuvent devenir les maîtres de l'entreprise et de la société. Encore faut-il qu'ils y croient, qu'ils s'engagent en ce sens. Après tout ne sont-ce pas eux qui connaissent le travail, qui font tourner la maison ? Et si demain comme en Argentine les travailleurs récupéraient leur entreprise, refusaient que leur savoir-faire soit anéanti, que leur vie soit sacrifiée ainsi notamment en obtenant par la lutte la propriété de l'entreprise et sa reconnaissance juridique comme une coopératicve sociale de production y compris en menant la bataille pour changer le droit. Evidemment le capital sait que les travailleurs peuvent occuper les usines avec le soutien des populations, il sait que les salariés peuvent diriger l'entreprise et ne verrait pas d'un bon oeil qu'elle devienne un concurrent inédit car le travail changerait de nature. Il serait celui des travailleurs tels qu'ils ont décidé de l'organiser dans une lutte permanente pour la recherche développement, les investissements, l'emploi et avec la suppression de la part profit aux capitalistes qui reviendrait totalement à l'entreprise auto-gérée. Une lutte permanente avec le soutien des ouvriers de la presse pour favoriser les contrats avec l'entreprise coopérative et une commercialisation d'intérêt mutuel pour défendre l'emploi aussi dans l'ensemble du secteur de la presse en France, en Europe et dans le monde. Une recherche développement qui ferait appel à la créativité, à l'inventivité des salariés du secteur et d'étudiants ingénieurs stagiaires qui seraient tous ensemble solidaires de ce combat. Bien entendu cela suppose de lutter pour une solidarité internationale des salariés du groupe, mais quel bel exemple d'une alternative de progrès serait donné à l'ensemble des travailleurs du monde qu'en France la classe ouvrière reprenne l'initiative et agisse pour récupérer les entreprises que le capital tente de détruire et parvient à détruire faute de riposte politique de la classe ouvrière. Quant aux politiciens ils seraient acculés à choisir leur camp celui du capitalisme ou celui de la transformation sociale. Ils seraient contraints par les populations et les salariés à agir vite pour mobiliser les fonds nécessaires pour poursuivre l'activité coopérative et autogérée de l'entreprise. Il est nécessaire de se préparer à un bouleversement inéluctable dont le signal sera certainement donné par la classe ouvrière. La lutte des Goodyear à Amiens est exemplaire en ce sens, ils refusent le massacre et ont refusé de se vendre à la prime capitaliste ! "Colère et Espoir" soutient et soutiendra la mobilisation qui doit dépasser le cadre de l'usine de Goss Montataire et nous soutiendrons tout ce qui ira dans le sens d'une construction alternative anti-capitaliste de l'avenir de l'entreprise. Au début du capitalisme, les canuts ont cassé leur machine, ils se trompaient d'adversaire. Aujoud'hui c'est le capital lui-même qui casse les machines et les hommes. Nous entrons dans l'ère d'une révolution indispensable sous peine de voir s'écrouler la civilisation.