J’ai goulûment avalé ces 324 pages de folie douce et d’absurde. Pourtant il y a des sujets beaucoup plus drôles que la maltraitance des personnes âgées !
Ce qui rend l’histoire particulièrement savoureuse c’est tout d’abord le ton faussement naïf de la narratrice qui essaye d’arracher son père de 84 ans des griffes de Valentina, une jeune Ukrainienne en quête d’une carte de séjour au Royaume-Uni et de confort matériel. Ah, Valentina ! Personnage pivot du livre, sans elle, pas de boucherie linguistique, pas de petites tenues affriolantes roses, pas de généreuse poitrine, pas de décalage culturel. Elle est grotesque, attendrissante et totalement imprévisible - je ne l’oublierai pas de si tôt, croyez-moi !
Au fil des pages, l'auteure sème des secrets de famille, intercale des notes historiques et sociales et saupoudre le tout de trouvailles linguistiques anglo-ukrainiennes totalement jubilatoires.
On passe d’une scène à une autre sans trop savoir s’il faut rire ou pleurer. Le rythme est invariablement soutenu. Les personnages agacent, émeuvent et désorientent. Au final, c’est un livre d’une extrême tendresse sur la famille, la vieillesse et les Ukrainiens d’hier et d’aujourd’hui.
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La note de L'Ogresse: