Panique fugace dans l’œil de mes douze lecteurs réguliers à la lecture du titre : argh, plus de Hashtable ? Bon, rassurez-vous, il s’agit d’une question purement rhétorique. J’ai en effet été tagué par Toréador sur son blog avec la question en titre.
Certes, la chaîne qui tourne le fait maintenant depuis un moment et je vais avoir bien du mal à demander à d’autres de la continuer. Mais en tout cas, je peux tenter de répondre.
Pour sa part, Toréador estime que s’il ne bloguait pas, il ferait de la politique. En réalité, faire de la politique, c’est faire le plus vieux métier du monde (i.e. encore plus vieux que l’autre). Qui plus est, on fait de la politique dès lors qu’on fait des choix pour soi et les siens. C’est de la micro-politique, en quelque sorte, mais cette micro-politique, multipliée par des millions d’individus, a finalement un impact très significatif sur la politique « macro ».
Question politique, à la maison, les choses sont claires : comme je n’en parle pas à table (c’est impoli, comme roter), je me contente d’en faire dans un blog, ce qui me permet d’évacuer tout sens politique profond dans le reste de mes actions quotidiennes.
Ainsi, le commun des mortels va choisir sciemment d’acheter du Coca-Cola pour soutenir une firme capitalistique, ou au contraire voter avec sa carte de crédit pour Breizh-Cola – le coca du phare ouest – pour en finir une fois pour toute avec l’hégémonie tyrannique des cocas américains. C’est un exemple bien sûr. J’aurai pu parler des baskets de marques ou pas, de poireaux bio ou pas, de crèmes dessert ou de céréales qui, comme les feuilles d’impôt, facilitent le transit intestinal, ou peu importe, vous aurez compris.
Mais comme moi, j’ai déjà utilisé 100% de mes capacités analytiques dans le billet du jour, le reste du yaourt qui flocule entre mes deux oreilles n’est plus disponible pour ce genre de calcul. Je me contente donc d’acheter un truc qui fait des bulles. Ou des carottes.
De gestes spontanés en achats absolument dépourvus de fondement, c’est la surprise tous les jours dans le frigo. Et cette surprise permanente m’a permis de découvrir toute une palette de goûts nouveaux : eh oui, lorsqu’il ne reste que du chocolat et du steak avec la même date de péremption pour le lendemain, pas d’hésitation, on mélange dans une grosse marmite, et voilà le repas du soir
…
Arrêter de bloguer, ce serait signer la fin d’une période remplie d’expériences culinaires toutes plus … moins… disons intéressantes les unes que les autres, dont certaines doivent probablement être interdites dans les conventions de Genève. A ce sujet, si un aimable lecteur peut m’indiquer comment récupérer le fond d’une casserole dans laquelle a cramé grave de la compote de pomme, je suis preneur, je vais me résoudre à passer à la Javel ou attaquer avec du papier de verre dans les prochaines heures.
Arrêter de bloguer, ce serait aussi remettre de la politique dans la vie de tous les jours, amener le vivre-ensemble citoyen au cœur de mes préoccupations, permettre à chacun et à tous de s’exprimer dans le respect non discriminant de la diversité festive et …
AaaAaaaraaeerrererrgh. Kof kof kof.
Vous voyez, rien que de l’imaginer, je perds mes moyens : si j’arrêtais de bloguer, je serais obligé de me prendre de plein fouet la propagande perpétuelle qui nous entoure. Je perdrais mes repères, … je … je virerai socialiste !
Tout, mais pas ça !
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Bon, pour la forme, je pose la même question à Aurel et à l’Hérétique. Et comme ils ont déjà probablement répondu à cette question, je leur demande de le refaire avec cette fois-ci le challenge de caser une préparation culinaire dans la nouvelle réponse.