Klaxons, Surfing The Void, interview exclusive

Publié le 01 septembre 2010 par Laurent Gilot @metalincmag

Formé en 2005 et très vite associé au courant éphémère New Rave anglais, le premier album des Klaxons, « Myths of the Near Future », a été salué par la critique musicale internationale et a reçu, entre autres, le prestigieux prix Mercury Music Prize. La pression était donc importante pour son successeur, «Surfing The Void », qui s’avère, au final, être un bon cru de pop-dance psychédélique. Explications en compagnie du chanteur James Righton.

Peux-tu me dire comment a été reçu votre premier album ? Est-ce que le succès de celui-ci a été rapide, voire trop, pour un jeune groupe comme vous ?
James Righton : On a pu tourner à travers le monde entier et on a l’impression que notre musique parlait aux gens. Cela nous a conforté dans la voie que nous avions choisie. C’est ce que nous voulions dès le départ, que notre musique soit acceptée par un maximum de gens. Notre vie a beaucoup changé depuis 2007. C’est assez étrange comme sensation. Depuis le moment où le groupe s’est formé jusqu’au moment où nous avons signé sur une maison de disques et que nous avons sorti notre premier single, tout est allé très rapidement. On s’est retrouvé à faire les premières parties de Daft Punk ou Björk, c’était très bizarre mais, en même temps, nous nous sommes vraiment bien amusés. Mais, nous avons eu besoin de ne pas trop réfléchir à tout ce qui se passait autour de nous, c’était vital pour pouvoir continuer à se concentrer sur notre musique.

Comment cette grande tournée mondiale s’est-elle terminée ?
Lorsque nous nous sommes arrêtés, il était définitivement temps de le faire. Fin 2008, nous avons achevé cette tournée en Amérique du Sud dans des endroits que nous n’avions jamais visités. On ne peut pas dire que nous n’étions plus heureux de jouer sur scène mais il était temps pour nous de nous attaquer à un nouvel album, d’avoir de nouvelles chansons à notre répertoire.

Vous avez cherché à faire un break ou vous avez directement enchaîné avec des sessions studio ?
En fait, nous ne nous sommes jamais arrêtés de faire de la musique. Je ne sais pas pour les autres groupes mais, en ce qui nous concerne, nous avons l’habitude de nous voir tous les jours…Nous avons donc très vite commencé à travailler dans notre home studio sur de nouvelles compositions. En fait, notre technique de composition nécessite de tous se retrouver en studio. On ne commence pas à écrire une chanson à la guitare acoustique pour ensuite la faire écouter aux autres.

En quoi le processus créatif de cet album était-il différent du précédent ?
En fait, nous avons travaillé dans un studio à Venice (Los Angeles) pendant 4 mois. En ce qui concerne le premier album, les choses se sont faites très rapidement. Avec celui-ci, il fallait que l’on arrive à capter des moments précis, des instants d’inspiration. Et puis, cette fois-ci, nous sommes entrés en studio en tant que vrai groupe alors que sur le précédent disque, plusieurs parties instrumentales avaient enregistrés séparément en mode « home studio ».

Y-a-t-il eu une phase de pré-production pour « Surfing The Void » ?
Nous avons passé deux semaines avec notre producteur Ross Robinson (ndlr : Deftones, Sepultura, Soulfly, The Cure) en pré-production à jouer les chanson encore et encore jusqu’à obtenir un résultat qui soit satisfaisant pour tout le monde. Ce qu’il y a de bien avec Ross, c’est que rien ne doit être forcé, il faut que ce soit le plus spontané possible, que tu te sentes inspiré pour réaliser la meilleurs parties instrumentales qui soient. Ross créée les conditions idéales pour que tout se passe bien à ce niveau-là. A chaque enregistrement, on faisait le point sur ce qui nous a donné envie d’écrire telle ou telle chanson, sur ce qui nous motivait en tant que musiciens. Il fallait que les choses viennent vraiment de notre cœur, qu’il n’y ait pas de morceaux qui semblent calculé sur ce disque. On avait besoin que ce soit très primaire, instinctif.

Techniquement parlant, sur quel support avez-vous réalisé cette première phase ?
Pour notre premier disque, tout a été enregistré sur un ordinateur équipé de Protools. Avec celui-ci, nous voulions avant tout sonner comme un vrai groupe. Lorsque nous avons enregistré les parties de batterie, nous n’avons pas voulu utiliser de métronome. La plupart de ces parties ont été enregistrées sur bandes avec un maximum de 3 ou 4 prises. C’était le challenge dès le départ et nous avons réussis à le remporter (rires). Même s’il y avait des petites erreurs, nous avons voulu les conserver car c’est plus réaliste comme ça.

Enregistrer un disque à Los Angeles, c’est toujours une expérience particulière ?
En fait, c’est là que Ross a son studio donc c’est pour cela que nous nous sommes retrouvés dans cette ville à réaliser notre second album. C’est toujours bien de se retrouver loin de l’Angleterre, cela évite pas mal de distractions. En plus, Venice est un quartier à part dans la grande mégalopole de Los Angeles. Nous étions donc très concentrés sur ce que nous avions à faire. Nous passions toutes nos journées à bosser sur les morceaux en s’accordant tout de même quelques sessions de surf (rires).

Quelle est ta période musicale préférée à Los Angeles ?
Je dirais les seventies avec les productions de Neil Young, à partir de «After The Gold Rush » (ndlr : album réalisé en 1970). Je trouve qu’il y a eu pas mal de bons disques issus de cette période. Mais, ce n’est en aucune manière une influence sur notre nouveau disque. Nous ne sommes pas le genre de groupe qui cherche à s’inspirer de ce qu’il écoute. Aujourd’hui, il y a tellement de sources d’inspiration musicale qu’on ne veut pas se limiter à une seule source. Notre musique est vraiment le résultat d’un groupe en tant qu’entité.

Au départ, vous avez été associé à la scène New Rave. Quel est votre point de vue sur la question aujourd’hui ?
C’est assez bizarre de penser à cette association. Honnêtement, je trouve qu’il n’y a pas eu de courant musical massif, il n’y a pas des centaines de groupes qui en ont émergé spontanément. Ca n’a rien de comparable avec la mouvance brit pop du début des années 90. En fait, c’était plus un regroupement de différents groupes qui avaient des influences communes provenant de la scène rave mais qui était interprétées de manière très différente d’une formation à l’autre. Par exemple, on pourrait difficilement nous comparer à Soulwax.

Peux-tu nous parler de « Flashover », le premier titre extrait de «Surfing The Void » que l’on peut entendre sur votre page myspace ?
Nous voulions mettre en avant un titre très direct et énergique. Ca aurait été trop évident de mettre en avant une chanson pop par exemple (rires).

Propos recueillis par Laurent Gilot
Photos : Harley Weir

www.myspace.com/klaxons

Klaxons, Surfing The Void (Universal/Polydor/Because)
Sortie le 23 août 2010

Klaxons, Echoes, video