"¡Yo soy Español, español, español!"
Chez les Clandestines tout commence par une blague. Et si on allait à Benicasim? disait-on en l'année dernière. Chose dite, chose faite. Quelques mois et une bonne organisation plus tard (compter au moins de quoi survivre une semaine sur place) nous voilà arrivées dans ce petit village qui aux premiers abords n'a rien d'exceptionnel mais où il fait bon vivre.
C'est marrant comme au retour tout reste intact au fond. On est à la maison sans vraiment s'y sentir et on prend de sales habitudes. Ce serait dur de résumer Benicasim par écrit, parce que la passion aurait du mal à s'y faire ressentir. Le coeur y est. La chaleur, le monde, les odeurs manquent, c'était la maison pendant une semaine. Comment ça tu m'arraches à mon foyer? Laisse moi tranquille. Je veux mes insolations, mes toilettes écoeurantes et mon réveil prématuré par une ode à Iniesta. Au delà de tout, c'est les nuits de kiffe que je crève de récupérer, celles qui ont formées à l'insomnie éternelle et à l'assouvissement de tous les désirs (musicaux, j'entends).
Oubliez les itgirls aperçues dans les magazine de mode dès que l’on parle de festival. A Benicasim on revient au rudimentaire (sur tous les plans). On veut du
pratique et résistant histoire d’être aussi bien prête à affronter la foule hystérique ou se faire asperger d’eau par le super garde australien prêt à venir à votre rescousse au moindre signe
d'affaiblissement.
Une armée de fan de musique envahit le petit village tranquille du sud de l’Espagne avec pour pass droit leur billet pour le festival. Oh, bien sur, on peut
vous racontez les gens qui font leur courses en maillot de bain bien loin de la plage (ce qui est d’ailleurs un bon plan si vous voulez vous faire offrir vos courses par un jeune anglais)
ou nos super aventures dans ce minuscule village (et que je traverse un nationale comme si de rien n'était avec les flics qui me sourient) ou encore nos mystérieux voisins bien avare en paroles
et peut etre les seuls à être venus exclusivement pour la musique. Mais rien ne vaut le plaisir d'aller faire un tour sur place.
On finit par s’y faire à cette vie,. 35°c à l’ombre, des heures de marches, des inconnus qui vous traitent comme leur meilleure amie d’enfance. Une sorte de colonie
de vacance géante pour jeunes adultes avides de bonne musique et sponsorisée par Urban Outfitters et Heineken. D’ailleurs du haut de nos 18 ans on se sentait bien jeunes surtout que tout le
monde s'est passé le mot pour arborer de magnifiques tatouages.
Un doux vent de liberté souffle sur l’ensemble de la ville le temps d’une semaine. Rares sont les parent à oser apporter leur progéniture en ces lieux mais il nous
est arrivé de croiser deux trois têtes blonde qui seront sûrement marquées à vie par ce spectacle permanent. Laissez votre timidité à la maison, vous finirez vous aussi par succomber aux
coutumes locales et vous ne vous intriguerez même plus devant certaines manifestations que la décence nous retiens d’exprimer ici (de toute façon on vous gâcherait la surprise).
On en oublie presque que l’on est venu pour les concerts. Beaucoup de critiques sur cette affiche considéré comme en dessous des éditions précédentes mais même
avec toute la volonté du monde il nous a été impossible de faire toutes les bonnes têtes d’affiches (Calvin Harris, une prochaine fois). On s’est arrêtées au 25ème concert avec Yuksek histoire de
soutenir le made in France. Les artistes se sont enchaînés sans se ressembler et la palme de la surprise est remportée par Vampire Weekend. Bien sur Julian Casablancas en a fait crier plus
d’un mais les intellos New Yorkais,d’humeur blagueuse avec « we’ve got a new song » toute les 5 minutes, ont gagné la bataille niveau malaises et ambiance. Impossible de sortir
son appareil photo au risque qu’il finisse écrasé dans la foule et pour la première fois on a bien eu peur pour nos vies. Mais aussi l'occasion de faire de belles rencontres et de prendre
quelques douches de bières (excellent pour la peau moins pour les cheveux).