Comme tous les ans, nous nous répartissons les "tâches" pour Noël. Mes beau-parents fournissent la nourriture, et nous amenons les vins. Si ce n'est le Branaire 1937 évoqué hier, rien de vraiment exceptionnel. Nous préférons garder nos meilleures bouteilles pour les partager avec des amateurs de vins plus pointus. Toutefois, rien de mauvais non plus, et la plupart des bouteilles furent très appréciées!
Champagne Brut 1er cru Blanc de noirs, Gonet-Médeville: peu spectaculaire à l'ouverture - aucun bruit, peu de bulles - il va profiter du temps que tout le monde ouvre ses cadeaux pour respirer, s'ouvrir et au final devenir vraiment très bon. Nez sur la poire, l'amande et la brioche. Bouche dense, vineuse, aux bulles délicates mais au caractère affirmé jusque dans la finale, éclatante. Nous avons affaire à un vrai champagne de gastronomie qui pourrait accompagner sans faillir des poissons au beurre blanc, voir de la volaille truffée. Une belle surprise!
Muscat de Rivesaltes 2004, Mas Amiel: on a beau dire, on n'est jamais déçu par ce vin doux. Joli nez frais sur la pêche et la rose, bouche ronde, fraîche, désaltérante, sans impression de sucrosité. Vraiment un bel équilibre qui permet de le boire en apéritif ou sur un un foie gras sans avoir ensuite la bouche empâtée. Et vous pouvez garder les bouteilles quelques années sans qu'il faiblisse. Celle-ci avait 3 ans et n'a rien perdu de sa fraîcheur!
VdP du Mont Baudile "Sarments" 2002, Domaine de l'Aiguelière: contrairement au précédent, ce vin est totalement sec. Il n'en a pas moins un nez qui pourrait évoquer un moelleux, avec ses notes de pêche, d'abricot et de violette. Ca, c'est son côté viognier. En bouche, c'est éclatant de fraîcheur, avec un côté cristallin et une pêche pas possible. Là, c'est le sauvignon. Au total un vin gourmand et vif qui peut s'accommoder de beaucoup de plat, et qui pour l'instant ne fait que s'améliorer en vieillissant (il n'a jamais été aussi bon!).
Limoux 2000 "terroir océanique", Sieurs d'Arques: de loin la déception du jour. j'étais resté sur les souvenirs des magnifiques 2002 de la même maison, et je pensais que nous allions nous régaler. Au nez, le bois domine beaucoup trop, et il est à craindre qu'il ne s'effacera plus. En bouche, c'est ample mais pommadé, plutôt lourd et manquant de fraîcheur. J'ai même pas bu tout mon verre...
Riesling GC Kirchberg de Ribeauvillé 1999, Louis Sipp: la précédente bouteille bue il ya quelques mois m'avait paru un peu fatiguée. Il n'en est rien de celle-ci qui a montré ses plus beaus atours pour les fêtes. Nez sur l'agrume confit, la cire et la résine de pin, bouche ronde, dense, avec du gras, équilibrée par une belle acidité. Finale "pétroleuse" à souhait. Un bel exemple de ce que sait offrir le riesling!
Sancerre cuvée Edmond 1997, Alphonse Mellot: là aussi, une bouteille très différente de la précédente. La première faisait plutôt penser à un chenin par ses notes de coing et de thérébentine. Ici, on hésiterait plutôt entre un riesling et un hermitage. Nez sur la truffe blanche, les fruits jaunes mûrs et des notes "pétrolées". En bouche, c'est riche, onctueux, d'une grande intensité aromatique tout en restant d'une grande fraîcheur. Tout le monde est resté "scotché" par ce vin qui peut mériter le titre de "meileur vin de la soirée". Un conseil: gardez quelques bouteilles de Sancerre en cave une dizaine d'années. Vous aurez des divines surprises!
Pour le premier rouge, je vous renvoie à la page d'hier sur le Branaire 1937. Comme je l'ai écrit, ce fut vraiment un grand moment: un paquet d'anges sont passés, venant des différents coins de la table, sans qu'aucun ne vienne percuter l'autre. C'est ça aussi le miracle de Noël ;o)
Connétable de Talbot 2000, Saint-Julien: les lecteurs attentifs de ce blog auront peut-être constaté l'amour indéfectible que nous portons au château Talbot. Dans un millésime comme 2000, le second vin du domaine ne déçoit pas. Nez sur le cassis, le cuir et la fumée. Bouche ronde, ample avec une matière certes pas monstrueuse, mais mûre, veloutée, aimable. Et toujours cette finale "talbotienne" sur des notes de bacon grillé... Voilà un Bordeaux avec de la buvabilité (ça se perd beaucoup depuis quelques années)! Contrairement au Limoux, je me suis resservi plusieurs fois ;o)
Chinon "La Diablesse" 2001, Château de Coulaine: la robe est beaucoup plus dense. Le nez est puissant, sur des notes de cassis, de feuille de ronce et, il faut le dire, une petite pointe "poivronnée". La bouche est fidèle au nez: c'est puissant, assez massif, mais très frais et fruité. Les tannins naguère grossiers se sont polissés et devenus plaisants. Le vin a divisé l'assistance. Il faut avoir la bouche calibrée pour ce genre de vin pour l'apprécier, je crois. Ceux qui sont habitués à des vins plus "civilisés" sont un peu déconcertés, voire écrasés par sa puissance et sa densité. Comme on dit dans le jargon oenophile: c'est du lourd!
Sauternes "crême de tête" 1996, Domaine du Rousset-Peyraguey: oubliez tout ce que vous savez sur le Sauternes et laissez vous emporter par ce vin pas comme les autres. Nez sur les fruits secs (raisin, abricot, figue) et grillés (noisette).Bouche assez ample, onctueuse, d'une bonne intensité aromatique, développant progressivement ses charmes. Il faut être patient, le garder longuement en bouche, le savourer comme un bonbon. La finale n'est pas spectaculaire, mais ses parfums d'abricots persistent longuement en bouche. Un bel exemple de vin de méditation.
Pour ceux qui penseraient que cela fait un peu beaucoup pour un repas, je précise que j'ai regroupé les vins de deux repas (le réveillon et le repas de Noël), que nous étions 7 adultes, et que peu de bouteilles ont été finies (à part le Sancerre et le Connétable...).