En pleine matinée sur la place de la Bastille (Gabriel Cousin)

Par Arbrealettres


C’était en pleine matinée sur la place de la Bastille.
L’air vif colorait les joues des femmes qui marchaient
nerveuses et légères comme le génie.
La Seine souriait et le printemps faisait lever la tête.

Lui était là, sur la grille d’une bouche de métro,
dans le sommeil impénétrable de la misère.

Les passants l’enjambaient et fonçaient vers leur travail,
vers leur joie, vers leur détresse.

Le ciel piquait des pâquerettes dans les yeux des femmes.

(Gabriel Cousin)


Illustration