La plupart des personnes se souviennent de leur groupe sanguin lorsqu’elles se trouvent à l’hôpital ou dans d’autres situations désagréables, quand elles ont besoin de transfusions. Au Japon, on parle du sang et des groupes de sang aussi souvent que de l’état du temps. Dans ce pays, qui a l’industrie électronique la plus développée au monde, le groupe sanguin est vu comme essentiel pour le caractère et la vie personnelle et professionnelle de l’homme. Qui plus est, le centre nippon Human Science ABO demande que le parlement du pays légifère l’introduction obligatoire du groupe sanguin dans les documents sollicités à l’embauche.
Les Japonais s’enquissent du groupe sanguin de leur partenaire dès la première rencontre. Si les revues occidentales publient régulièrement des horoscopes et des recettes culinaires, les magazines nippons sont pleins d’articles sur le choix de l’homme parfait selon le groupe sanguin. En 2008, les quatre brochures traitant des quatre groupes sanguins et leurs rapports avec la vie personnelle, se sont vendus au Japon à un tirage de 5 millions d’exemplaires.
En plusieurs compagnies, les employés sont sélectionnés selon le groupe sanguin. Même les enfants sont regroupés, dans les écoles maternelles, en fonction de ce critère. Les VIP n’oublient pas d’inclure ces informations dans leurs données biographiques, que tout le monde peut apprendre sur Internet.
Les cinéastes nippons font des drames et des comédies sur la recherche du compagnon de vie à l’aide du groupe sanguin. Un tel groupe est même inventé pour les personnages de dessin animé et pour ceux des jeux électroniques.
La passion des Japonais pour les groupes sanguins est née entre les deux guerres mondiales, étant basée sur l’eugénisme – la science de l’amélioration des qualités natives de l’homme. A cette époque-là, cet intérêt avait une composante évidemment raciste. Dans les années 1930, les hommes de science ont comparé le sang des habitants de Taiwan, qui s’étaient insurgés contre les Japonais, et le sang du peuple ainu, qui était considéré plus pacifique.
Après la guerre, la préoccupation pour les groupes sanguins s’est un peu tempérée. Mais elle a resurgi dans les années 1970, sans les nuances racistes, même si aujourd’hui il y a encore des cas de discrimination des personnes qui ont le groupe sanguin AB, qui représentent seulement 10% de la population du pays.
En dépit du fait que les scientifiques désavouent en permanence la « théorie du sang », convaincre les Japonais que ce facteur n’influe sur la vie personnelle, s’est avéré inutile. A présent, des dizaines de millions de Japonais sont convaincus que les représentants du groupe A sont des personnes sérieuses, créatives et raisonnables, mais des fois trop prétentieuses. Les meilleurs traits sont attribués aux représentants du groupe B, considérés comme des gens à l’esprit ouvert, très actifs et laborieux. En ce qui concerne les caractéristiques négatives de ce groupe, ce seront l’égoïsme et l’irresponsabilité.
La force de caractère et la sagesse caractérisent, à l’avis des Japonais, ceux du groupe AB. Les traits négatifs de ce groupe sont l’esprit critique et l’indécision. Les représentants du groupe O auraient, selon les Japonais, un caractère malléable et optimiste. Ils sont les plus recherchés par les employeurs et n’ont pas généralement de problèmes lorsqu’ils recherchent un emploi.