Après que dans le département du Rhône on a décrété l’état de canicule le 5 juillet, le Ministère de la Santé a mis en place son plan destiné à éviter une nouvelle catastrophe pareille à celle de 2003 (15.000 personnes, notamment des personnes âgées, étaient alors mortes à la suite d’une chaleur exceptionnelle).
Depuis 2004, le plan canicule du Ministère s’étaie sur trois niveaux, activés progressivement, selon la gravité de la situation:
1. »La veille saisonnière » commence le 1er juin et dure jusqu’au 31 août. Un numéro d’urgence – 0 800 06 66 66 – « accessible du lundi au samedi de 8h à 20h », par appel gratuit depuis un poste fixe. Et le dimanche?
2. « La mise en garde et actions » est un niveau à la charge des préfets, déclenché en cas d’alerte de la direction générale de la Santé, sur proposition de Météo France et l’Institut de veille sanitaire.
3. « La mobilisation maximale » est déclenchée sur décision du Premier ministre, lorsque la canicule est « aggravée par d’autres facteurs », tels que la pénurie d’eau potable, la rupture de l’alimentation électrique, la surcharge des établissements de santé.
La nouveauté de ce plan par rapport aux années précédentes, consiste à la création des Agences régionales de Santé (ARS). La mission de ces organismes est de concourir à la réalisation du but du plan canicule, à savoir, » garantir la permanence et la continuité des soins ». A cet effet, les ARS veillent principalement à « coordonner les programmes d’ouvertures de lits ».
Selon Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, cette année « il y aura plus de lits ouverts dans les hôpitaux qu’en 2009″, c’est-à-dire, 95% des lits d’hôpitaux ouverts en juillet et 90% en août.
Les mesures particulières allant être prises en cas de canicule sont détaillées dans les 23 pages du plan canicule 2010…
Ce plan est loin d’être optimal, critiquent les spécialistes des services sociaux. La pénurie de professionnels est le principal problème, signalé par Pascal Champvert, le directeur de l’Association de directeurs de maisons de retraite et de services à domicile: « Ce qui a posé problème en 2003, c’est qu’il n’y avait pas assez de professionnels pour aider à domicile, comme en établissement, les personnes âgées à boire suffisamment. Aujourd’hui, le personnel n’est toujours pas suffisant dans nombre d’établissements et de services à domicile et, pire que cela, l’Etat prévoit de diminuer le nombre d’agents ».
Patrick Pelloux, le président du syndicat des médecins urgentistes, est aussi mécontent que le Ministère de la Santé « ne répond pas aux problèmes que nous avons sur le terrain ».