Le président de la Mutualité française Jean-Pierre Davant a confirmé, vendredi 17 septembre, sur RTL Matin que le plan d'économie préparé par le gouvernement pour
limiter le déficit de l'assurance-maladie allait entraîner "mécaniquement" une hausse du tarif des mutuelles en 2011. Il a estimé que l'augmentation serait de l'ordre "de 8 à 10%".
Pour maîtriser les dépenses de santé des Français, estimées a 223 milliards d'euros en 2009, le gouvernement envisage de réduire les remboursements. Concrètement,
tous les patients souffrant d'une affection longue durée ne seront plus automatiquement pris en charge. Pour certaines maladies, le remboursement des frais de transport en ambulance sera revu à
la baisse.
Le ticket modérateur, la part que la sécurité sociale ne rembourse pas lors d'une consultation, devrait augmenter de 0,5 points. Le taux de remboursement des
médicaments à vignette bleue passerait, lui, de 35% à 30%.
"Tout cela aboutit mécaniquement à une augmentation de 8 à 10% des cotisations des mutuelles" a expliqué le président de la Mutualité française. Il a chiffré les
dépenses supplémentaires pour les ménages à "500 millions d'euros".
Mécontentements
Ces pistes proposées par le gouvernement ont provoqué une levée de boucliers de la part des mutuelles, des associations et des syndicats de médecine.
Le CISS, collectif interassociatif sur la santé, a estimé que le gouvernement, en matière de Sécurité sociale, "renoue avec les plus mauvaises habitudes : faire
payer les usagers". Le collectif a déploré qu'il ne suive pas les préconisations de la Cour des comptes qui signalait que le renoncement à certains "niches sociales" permettrait de rééquilibrer
l'assurance maladie. "On ferait mieux de raboter les niches que le chenil", a-t-il estimé.
Par ailleurs, la LMDE, mutuelle étudiante, a estimé que les mesures proposées allait encore aggraver le renoncement aux soins chez les étudiants qui "concerne déjà
un étudiant sur quatre".
(Nouvelobs.com avec AFP)