Sergeant Preston of the Yukon

Publié le 17 septembre 2010 par Joeybassett

Depuis deux ans qu’on en parle tous les jours, vous savez déjà tout de l’histoire des feuilletons américains. Par exemple, si je vous dis : « une série de 1955 » vous avez de grandes chance de ne pas vous tromper en répondant derechef : « l’adaptation d’un feuilleton radio ». En l’occurrence, pour cette série, vous auriez tout à fait raison et vous feriez un pas de plus vers les millions (un peu grâce à moi, souvenez-vous en).

La création de ce programme radiophonique est l’œuvre collective de George W. Trendle (déjà créateur du fameux Lone Ranger), Tom Dougall et Fran Striker (tous deux scénaristes sur The Lone Ranger). Ce feuilleton a d’abord démarré, en 1938, sur une station locale de Détroit avant de passer sur le réseau national ABC en 1947 et s’appelait à ses débuts : Challenge of the Yukon (il a été rebaptisé en 1951). Il raconte les exploits de William Preston, sergent de la police montée qui patrouille le grand nord canadien accompagné de Yukon King, son fidèle et formidable chien Husky (le chien était d’ailleurs au centre du concept original). L’action se passe à la fin du XIXeme siècle, au moment où la fièvre de l’or pousse tout un échantillon de l’humanité à visiter ces contrées reculées, sauvages et inhospitalières. Se classant parmi les favoris des (jeunes) auditeurs de l’époque , le sergent eut son propre comics à partir de 1951 et en 1955, il a les honneurs de la télévision (et son feuilleton radiophonique cesse alors).


À la radio, le Mounty se déplaçait souvent en traîneau tiré par des chiens dont Yukon King était bien entendu le chef. Dans la version télévisée il se déplace surtout sur le dos de Rex qui est un beau cheval même s’il a un nom de chien.

Comme je vous l’ai dit, c’est toute une grosse tranche d’humanité qui visite le Klondike à la recherche de métal jaune sous le manteau blanc, inévitablement taché de rouge. On s’assassine pour une mine, on trucide pour des pépites et les porteurs de lingots ne gardent jamais longtemps le sang chaud. Les étendues sont vastes et les témoins sont donc rares, c’est souvent la parole d’un homme qui pèse sur la vie d’un autre et Preston n’est pas qu’un chasseur de gibier de potence, il doit aussi souvent jouer les enquêteurs.Entre deux courses poursuite, il y a une épidémie qui ravage les indiens, des touristes imprudents, un loup qui pète les plombs, de la neige et quelques inconscients qui, régulièrement, croient s’en tirer en accusant le bon chien où en lui faisant du mal. Le chien est fantastique, Preston est impeccable en uniforme et tout est tourné dans le Colorado très loin du Yukon, mais une poignée de plans de coupes réutilisés sans cesse sont censés rétablir la géographie.

L’acteur Richard Simmons porte une moustache aussi droite que les bords de son chapeau et son uniforme ne prend pas un pli en soixante-douze épisodes. Vic Perrin (dont je parlais encore dans ma chronique d’hier) est la voix-off qui raconte ce qu’on a déjà vu avant la pub et quelques invités méritent d’être cités même si leurs noms ne sont pas forcément des buzz : Dennis Moore, William Boyett (de Highway Patrol et Adam-12) ou John Pickard (de Boots and Saddles).

Sergeant Preston of the Yukon est édité en DVD par Falcon Picture Group, Critic’s Choice et d’autres… Ceux d’entre vous qui sont curieux peuvent voir quelques extraits sur YouTube.

J.B.

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